Historiquement, la journée internationale des travailleurs et travailleuses (et non la « fête du travail ») trouve ses origines dans une grève générale impulsée en 1886 par des anarchistes aux Etats-Unis, qui connut un franc succès mais finit dans un bain de sang durant lequel trois manifestants furent abattus par la police, à Chicago.
Aujourd’hui, à Genève, le premier mai est l’apanage d’une gauche bien intégrée à cette farce parlementaire. Chaque année, le cortège ressemble à une sortie de boîte des syndicats qui se termine par une dégustation de saucisses aux Bastions. Nous ne voulons pas laisser cette date symbolique aux seules mains de la gauche parlementaire et participerons au défilé pour représenter une tendance que nombre d’entre eux voudraient bien réduire au silence, pour commémorer nous aussi nos morts et fêter nos luttes.
Pourquoi un bloc anti-autoritaire ? Nous sommes nombreuses et nombreux à refuser de nous embourber dans des négociations avec des politiciens ou des patrons et qui se concluent toujours à notre désavantage, rappelons-nous de la récente grève de Gate Gourmet. La paix du travail, sensée défendre à la fois les intérêts des travailleurs et des entreprises Suisses n’est finalement qu’un outil de contrôle des luttes ouvrières et salariales, empêchant la création de tout rapport de force nécessaire à leur succès. Les mouvements populaires, bien qu’anesthésiés par une culture de lutte dominée par la paix du travail, ne sont pas morts pour autant. Rappelons-nous cette dernière année, la manifestation sauvage contre la police en octobre dernier, des mobilisations actuelles Stop Bunker contre les renvois forcés et l’emprisonnement des migrant-e-s… Même dans un contexte social pacifié au possible, des petites étincelles nous rappellent ici et là que nous ne sommes ni tout à fait endormi-e-s, ni aussi dociles qu’ils voudraient qu’on le soit.
Le rapport de force se construit dans la rue, dans les grèves, dans les coups de force que l’on est capables d’imposer quand on se rassemble et qu’on sort des sentiers battus. Le terrain de la politique politicienne est leur terrain : trouvons le nôtre et choisissons les règles.
Nous nous distançons de l’extrême-gauche parlementaire et du syndicalisme car nous ne voulons pas réformer ce système mais le détruire. Nous pensons qu’il est inutile de rafistoler ce gigantesque désastre qu’est le capitalisme. Nous ne sommes pas les partisans du « moins pire » mais du « mieux » ; nous ne voulons pas de réformes mais une révolution. Choisir un engagement révolutionnaire, c’est d’abord un refus : un refus de perpétuer les rapports de domination entre classes, entre « races », entre genres… et c’est aussi la volonté de les combattre.
Tant qu’existeront les classes sociales, des exploiteurs pour nous faire travailler, un état pour nous asservir, des systèmes d’oppression tels que le patriarcat ou le racisme, et des flics pour réprimer nos révoltes, vous nous trouverez dans la rue.
Ni fête du travail, ni paix du travail !
Départ de la manifestation : 14h30, Boulevard James Fazy, le bloc sera en queue de manif’