Un retour sur la manifestation du 9 novembre 2012
L’année passé, nous avons participé à la manifestation de commémoration des 80 ans du massacre des manifestantEs antifascistes en 1932 par l’armée suisse. Cette manifestaion était organisée par le comité du 9 novembre, qui organise chaque année une commémoration sur la Plaine de Plainpalais. Nous avons contribué a cette mobilisation en distribuant 1’000 affiches pour les 80 ans de la fusillade dont environ 500 collées partout en ville à la colle d’amidon. Nous avons aussi distribué 1’000 auto-collants 1932-2012. Les camarades du « bloc sans parti, sans patrie » avaient aussi collé des centaines d’affiches et avaient crée un site internet pour l’occasion.
Pas étonnant donc que les flics aient agité l’épouvantail des méchants « anarcho-autonomes » en voyant les moyens mis en place par nos deux collectifs.
Le fait que les syndicalistes et gauchistes du comité du 9 novembre aient avalé les mensonges des flics sur la prétendue venue « d’élements perturbateurs » français et suisse allemands est grotesque, et montre leur déconnection totale de la réalité. Leur « astuce » de s’asseoir en cas de débordements l’est encore plus, car elle met en danger les personnes qui ne sont pas au courant des directives et offre sur un plateau à la répression les camarades qui pratiquent l’action directe.
Bien sur, la police ne les avait pas prévenus sur d’éventuelles provocations d’extrême-droite!
Le 9 novembre 2012, vers 18h, un petit groupe de fascistes a souillé la pierre commémorative et ont intimidé les militants présents. Nous avions été prévenus immédiatement mais vu que nous étions dans la manif sur l’autre rive, nous n’avons pas pu réagir à temps.
Il y a aussi eu les menaces contre Jean Batou qui organisait le vernissage de son livre sur le 9 novembre 1932 et les photographes néo-nazis cachés derrière les flics à la zone piétonne du Mont-Blanc.
Et il y a encore de « bons citoyens » pour nous dire qu’on est « des lâches à se cagouler » qu’on devrait « assumer nos idées » le visage découvert. Contre la répression policière et les attaques néo-fascistes, nous continuerons de nous masquer!
Nous sommes strictements oppossés aux services d’ordre internes et aux délires citoyennistes: bon manifestant/ mauvais manifestant.
Si il y a eu ce dispositif et cette répression c’est avant tout parce que la police et l’Etat ont peur des autonomes et d’un antifascime radical et militant, mais aussi parce que le comité du 9 novembre a accepté ces mesures policières sans rien remettre en cause.
Pour ce qui est des arrestations/contrôles, nous avons été prévenues trop tard après le départ du cortège. Du côté des organisateurs, ils étaient au courant avant le départ et ils n’ont rien fait.
Enfin si les VERTS et le PS ont pleurniché et dénoncé notre manque de respect pour la « démocratie » car nous avons hué et intérrompu leurs discours, cela nous importe peu. Ceux qui ont attaqué leurs locaux à la peinture le 1 mai 2012 avaient raison: les barricades n’ont que deux côtés! Nous ne voulons pas choisir la couleur du flic qui nous matraquera et du pouvoir qui nous asservira!
Nous tirons une expérience amère de cette manifestation mais elle consolide notre position, celle d’un antifascisme anti-autoritaire et de classe. Cette année, ne comptez pas sur notre participation à la commémoration, nous ne sommes plus disposées à manifester aux côtés d’une gauche réformiste et qui collabore avec la répression: bref, une gauche qui a choisi son camp.
RAGE – Réseau Antifasciste Genève