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Manif’ contre le centre de rétention de Frambois

En l’espace de trois jours, Genève aura connu pas moins de deux manifestations non-autorisées. Ceux qui prétendait que le durcissement de la loi sur les manifs nous dissuaderait de descendre dans la rue peuvent commencer à remettre en question leur stratégie.

La première, en solidarité au pote poignardé par une raclure de néo-nazi, a réuni plus de 500 personnes samedi.

La seconde s’est déroulée aujourd’hui, contre le centre de rétention administrative de Frambois, et a mobilisé environ 300 personnes. Le cortège est parti de l’aéroport de Cointrin, portant des banderoles telles que « Stop renvois, fermons Frambois! », « Des papiers pour tous ou pas de papiers du tout », accompagnés par une sono qui crachait du son. Des slogans ont été scandés durant le parcours: « libérez tous les sans-papiers », « flics, matons, assassins », « brique par brique, mur par mur, détruisons les centres de rétention » ou encore « les papiers au feu, les flics au milieu ». Arrivés non loin de Frambois, les manifestants ont été bloqués par un cordon de flics qui répétaient bêtement « cette manifestation n’est pas autorisée » (sans blague?). Les flics en question ont aspergé de spray au poivre les manifestants qui tentaient de passer; une jeune femme a fait un malaise. Après plusieurs dizaines de minutes de face-à-face avec les flics,  le cortège a fait marche arrière et s’est dispersé au centre-ville. Aucune arrestation ni contrôle d’identité n’est à déplorer. Un communiqué suivra.

Si une agression perpétrée par un néo-nazi en pleine fête de la musique a un impact médiatique et émotionnel très fort, il ne faut pas oublier que ces extrémistes ne sont que le sommet de l’iceberg d’un système profondément et institutionnellement raciste. Tous les jours, des personnes sont enfermées dans des conditions horribles, humiliées, déportées, voire tuées lors de renvois forcés, sans avoir commis d’autre crime que de venir d’un autre pays, d’être dépourvues d’un petit bout de papier et d’avoir espéré une vie meilleure sous nos latitudes. Et ce dans l’indifférence la plus totale, sans que personne ne s’en émeuve. Être antifasciste, contrairement à ce que l’on entend dans les médias ces derniers jours, ce n’est pas que se défendre des groupuscules d’extrême-droite dans une sorte de guerre de gangs. C’est refuser que l’humanité soit divisée artificiellement par des frontières, refuser que les mentalités soient modelées par un nationalisme à la con, que l’État s’arroge le droit de contrôler nos vies et nos déplacements selon que l’on possède ou non tel ou tel papier administratif.

No borders, no nations

Stop deportations!

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