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Rassemblement de soutien à Samir, en taule depuis 40 mois suite à une manif’ lycéenne

Samir a été arrêté il y a trois ans et demi, en décembre 2008, au cours d’une manifestation lycéenne. Seul manifestant à être placé en détention pour avoir, avec d’autres, retourné une voiture sur la chaussée, il prend 8 mois en comparution immédiate. Depuis, à chaque fois qu’il approche de la fin de sa peine, par hasard évidemment, il est à nouveau condamné pour des embrouilles avec les surveillants. Sa peine a ainsi été rallongée de 12 mois dans un premier temps, puis de 14, et encore de 12 en janvier 2012 !

Au bout 40 mois, Samir est aujourd’hui incarcéré à Bourg-en-Bresse et ne devrait sortir, au mieux, qu’en janvier 2013 ! Voici un récapitulatif de sa situation. Des proches appellent à à sa libération et à un grand rassemblement le 6 juin à 14h devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon ! N’ajoutons pas le silence à l’infamie. N’oublions pas Samir !
Samir cumule tout ce qui dans cette société peut être repro­ché. Il est Arabe, il ne tra­vaillait pas au moment de son arres­ta­tion et rési­dait à Vaulx-en-Velin. Le profil type pour passer par la case prison au moin­dre écart de conduite. Il a aujourd’hui 26 ans et déjà plus de 3 années de sa vie pas­sées der­rière les bar­reaux.

Sa situa­tion est fina­le­ment assez tris­te­mennt banale – être condamné à plu­sieurs mois d’empri­son­ne­ment pour un geste dans une mani­fes­ta­tion. Mais ce qui est frap­pant, c’est que plus le temps passe, plus la situa­tion devient aber­rante. Moins on voit com­ment Samir pour­rait un jour sortir de prison.

C’est absurde et en même temps, dans la par­ti­cu­la­rité de son cas, c’est la logi­que géné­rale pous­sée à l’extrême de tout un monde qui s’y déploie. Un monde où le fait de retour­ner une bagnole en manif devient « des­truc­tion [sic] de bien d’autrui com­mise en bande orga­ni­sée », où une bous­cu­lade avec des sur­veillants de prison agres­sifs et en supé­rio­rité numé­ri­que se trans­forme en « vio­len­ces volon­tai­res n’ayant pas excédé une inter­rup­tion tem­po­raire de tra­vail de plus de 8 jours ». Ce qui arrive à Samir n’est pas la marge, l’excep­tion de ce qui se passe en prison, c’est son sinis­tre fonc­tion­ne­ment quo­ti­dien : des sur­veillants qui ont toute liberté pour har­ce­ler les déte­nus qui ont le mal­heur de ne pas leur plaire ou de ne pas être assez doci­les, des syn­di­cats de sur­veillants qui les sou­tien­nent et qui à chaque alter­ca­tion se plai­gnent en exi­geant plus de moyens avec une jus­tice qui cau­tionne tout cela [1]. Et Samir au milieu de tout ça, qui enchaîne peine sur peine. La machine péni­ten­tiaire fonc­tionne de sorte à ce que quand vous êtes dans son col­li­ma­teur, tout est fait pour vous écraser. Il y a par exem­ple ce vieux sursis de plu­sieurs années de Samir qui tombe après une embrouille avec un maton, juste avant sa sortie en 2009. Il a les pro­vo­ca­tions répé­tées de cer­tains matons. Il y a les amen­des et sur­tout les dom­ma­ges et inté­rêts exor­bi­tants à verser aux matons « vic­ti­mes » à chaque nou­veau juge­ment au tri­bu­nal. Il y a l’impos­si­bi­lité désor­mais de sortir vu son passé en prison [2]. Il y a ces deux matons qui l’accom­pa­gnent quo­ti­dien­ne­ment dans tous ses dépla­ce­ments puis­que l’AP le consi­dère comme un détenu « vio­lent » à l’encontre des sur­veillants. De quoi deve­nir vite dingue.

Dernières infos : le cycle semble ne jamais pren­dre fin. Après son trans­fert à Bourg-en-Bresse, quand sa mère vient le voir au par­loir, il a le bras dans une attelle ; on ne sait pas quand ni com­ment ça s’est pro­duit. Sur le moment, les sur­veillants refu­sent de lui trans­met­tre son linge sale sans expli­ca­tions. La mère s’énerve, demande des expli­ca­tions et est aus­si­tôt inter­dite de par­loir. 
Le 23 avril, éclate une alter­ca­tion entre Samir et un maton, il est immé­dia­te­ment placé au mitard. Il entame alors une grève de la faim. 
Le 30 avril, une per­son­nelle du SPIP (le Service péni­ten­tiaire d’inser­tion et de pro­ba­tion) annonce à sa famille qu’il est sorti du mitard, appa­rem­ment sur ordre d’un méde­cin, et qu’il a arrêté sa grève de la faim.

Pour sa libé­ra­tion, le réta­blis­se­ment des par­­loirs avec sa mère ainsi que la fin des vexa­­tions, bri­­ma­­des et autres pro­­vo­­ca­­tions à son encontre, ras­sem­ble­ment le 6 juin à 14h devant le Tribunal de Grande Instance de Lyon.

 

 

Notes
[1] Il faut savoir qu’à chaque altercation avec un surveillant, le détenu passe au prétoire (commission de discipline interne à la prison) où il est susceptible d’être envoyé au mitard, il peut passer aussi devant un tribunal qui allongera sa peine de prison et il n’aura plus droit aux réductions de peine.
[2] En 2011, le Tribunal de Grande Instance de Vienne a refusé qu’il sorte du Centre Pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier sous le régime de la semi-liberté alors qu’il avait pourtant un employeur et qu’il n’avait jamais eu de problèmes dans cette prison avec un détenu ou un surveillant :  » Au regard de son mauvais comportement, Monsieur Tafer ne justifie pas d’efforts sérieux de réadaptation sociale pendant son incarcération permettant d’envisager l’octroi d’un aménagement de peine. Il convient de rejeter sa demande. »

 

source: Rebellyon.info

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