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Victoire pour Nicos Romanos !!

Après 31 jours de grève de la faim, Nikos Romanos a remporté la lutte pour la vie et la dignité !!

Après un retournement de dernière minute, le parlement Grec, a adopté une loi qui vas donner le feu vert à des sorties pour les prisonniers avec un « bracelet électronique ».

Nicos a donc décidé de terminer sa lutte et a recommencé a manger et boire suivant les directions de ses docteurs.

LA LUTTE JUSQU’À LA MORT OU LA VICTOIRE !!!

Voici son communique traduit par la cellule situationniste Lyon et son TerTer


Après 31 jours de lutte acharnée j’arrête la grève de la faim après avoir obtenu une victoire importante.

L’amendement adopté par le parlement avec seul destinataire moi, a d’importantes différences par rapport aux intentions initiales de la ministre de la Justice, qui a finalement accepté ma demande même si cela signifie porter « usure bracelet ».

La seul chose sure est que cette victoire était le résultat de pressions politiques que nous avons exercées et donc monde en lutte et l’anarchie militante sont sans doute moralement, politiquement et pratiquement les grands gagnants.

La lutte révolutionnaire multiforme et nous comme des prisonniers politiques, sortent plus fort de cette bataille.

Je leve mon poing pour envoyer mes salutations les plus chaleureuses et l’amour inconditionnel à tous et toutes les camarades qui se tenaient à côté de moi par tous les moyens !

SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIERS POLITIQUES

VIVE L’ANARCHIE

PS1 : Un texte plus complet suivra dans les prochains jours

PS2 : Je tiens à remercier tous les médecins de l’hôpital qui ont refusé de se plier aux procureurs qui mettaient de la pression à me forcer manger et m’ont soutenu autant que possible

 

Texte trouvé sur le site collaboratif d’infos alternatives Rebellyon

Posted in Actualités, Textes.


« Manifestation offensive » du 29 novembre : constat mitigé

Ce samedi 29 novembre, l’atmosphère des rues lyonnaises avait quelque chose d’inattendu : ce qui sautait fatalement à la gueule, ce n’était ni la « violence » de la manifestation, ni le nombre de flics déployés et la paralysie de la circulation automobile. C’était l’écart entre la parole et les gestes. Personne n’a respecté ce qu’il avait dit. Aucune des trois forces antagonistes qui voulait s’imposer dans la rue ce jour-là n’a pu accomplir ce dont elle s’était vanté. Toutes ont été curieusement défaites. Identitaires, flics, manifestant-es antifascistes : tout le monde s’est retrouvé un peu dépassé. En deçà de la situation.

Naze comme un nazi

Commençons par les plus marrants, dans leurs objectifs comme dans leurs pratiques : les fachos du Bloc Identitaire. Comme d’habitude, leurs initiatives tiennent davantage du plan com’ que de la marche sur Rome (les fans de Mussolini comprendront). Après être allés commander des burgers avec des masques de cochons, après avoir pris le métro en gilets jaunes à dix pour « lutter contre l’insécurité », nos grands angoissés de l’identité proposaient leurs services aux banquiers et aux commerçants friqués de la presqu’île, leur promettant de protéger leurs vitrines face à la horde de casseurs attendus le 29 dans les rues de Lyon. Incapables de s’assumer politiquement, c’est-à-dire incapables de s’assumer comme des fascistes voulant en découdre avec les antifascistes, le Bloc Identitaire a donc ressorti sa vieille lubie du devenir-vigile. Devenir des vigiles qui défendent la France [1], porter secours aux quartiers bourgeois et ennuyeux où rien ne se passe jamais : quel programme politique renversant.

Si le projet de base était déjà assez minable, sa mise en acte s’est révélée pitoyable. Comme à chaque fois que ce groupuscule veut s’attaquer à la « racaille ». Que ce soit lors du mouvement contre les retraites de 2010, le soir des matchs de l’Algérie au cours du mondial 2012 ou samedi dernier, donc, en marge de la manifestation anti-FN, les Identitaires finissent toujours par se faire chasser, ou encercler par les flics, et le plus souvent ramenés bien sagement au poste de police du coin pour un contrôle d’identité. Là, ils étaient juste inexistants.

La police à la rue

Du côté des forces de l’ordre, on avait pourtant mis les gros moyens. Des déclarations fracassantes faisaient état de plusieurs centaines de casseurs prêts à déferler sur la ville mais aussi d’un dispositif à la fois tenu secret et « approprié », en vue « d’empêcher tout débordement et actes de violence » et de protéger la rue de la République. Sur le terrain, 1000 policiers (dont 12 compagnies de CRS et gendarmes mobiles), 2 canons à eau, des grilles anti-émeutes et un hélicoptère.

Deux heures avant le début de la manif, des contrôles de police se mettent en place aux abords de la place Jean-Macé (train, tram et arrivée à pied). Ce qui permet déjà une douzaine d’arrestations préventives, parfois au cœur même du rassemblement et sans déclencher la moindre réaction du côté des officiels de la CFDT ou de Solidaires. Des gens « de gauche » comme on dit, des « citoyens engagés » venus pourtant manifester contre le fascisme. Et quoi de plus évocateur en matière d’État policier qu’une dizaine de flics en tenue anti-émeute, venant prélever sur les indications de quelques civils des grappes de manifestants au look un peu trop détonnant ? Mais non, là c’est pour la bonne cause, n’est-ce pas, c’est pour que la manifestation se passe dans le calme, pour le maintien de l’ordre public en somme. Bravo.

Pendant tout le week-end, la police était donc présente en force dans les rues lyonnaises. Et pourtant un cortège en noir se rassemble rapidement. Et pourtant la manifestation dégénère au bout de deux cents mètres. Le dispositif policier est déjoué dès le début.

Une dizaine de banques et d’agences d’intérim attaquées, les vitres du Mac Do de la place du Pont étoilées, 11 flics blessés à l’issue des affrontements dont un commissaire du renseignement territorial tabassé et mis au sol avenue Jean-Jaurès. Panique au quartier général : les flics sont tellement persuadés d’avoir été débordés et que leurs lignes ont été percées que les gradés ordonnent de bloquer tous les principaux accès au centre-ville ! On voit des camions-grilles se déployer en travers de la plupart des ponts menant à la presqu’île, idem pour les tunnels de Fourvière et de la Croix-Rousse. Pour fêter la tenue du congrès du FN à Lyon, la police est donc parvenue à bloquer le cœur de la métropole, un jour d’affluence commerciale record. Bravo.

Bien qu’ayant découpé la manifestation en plusieurs morceaux et après l’avoir chargé à plusieurs reprises [2], le résultat est assez maigre. Pas un casseur patenté à se mettre sous la dent : la solidarité pratique entre manifestants associée à la confusion régnant au sein des cortèges, et le fait que la queue de manif (chargée dès le début par la police) soit devenue tellement liquide, se soit tellement répandue dans toute la manif leur a compliqué la tâche. Les flics ne parviennent à interpeller qu’une demi-douzaine de personnes ; dont cinq seulement vont effectivement être jugées pour des faits d’atteinte à l’intégrité morale et physique de ces pauvres policiers chahutés, désorientés et au final un peu ridiculisés [3].

Comme à chaque fois que la police perd la main dans une situation de maintien de l’ordre, c’est le préfet du coin qui ramasse. Carenco s’est fait salement tiré les oreilles. Alors, dans un premier temps, un brin revanchard, il envoie une compagnie de CRS mettre la pression sur un concert punk se déroulant le soir même [4] ; puis ensuite, nouvelle opération de com’ pour sauver les apparences et défendre le bilan des forces de l’ordre : « alors oui finalement il y a eu de la casse, oui des fonctionnaires de police ont été blessés dont des gradés mais grâce à nous aucun incendie de poubelle ni aucun pillage ne se sont produits, hein ». Comme si endommager un distributeur de billets permettait de braquer une banque, ou si en éclatant la vitrine d’une agence d’intérim on cherchait à repartir avec du boulot… Bon comme il ne sert à rien de tirer sur l’ambulance (alors qu’il est toujours sensé de prendre pour cible un fourgon de gendarmes mobiles), examinons ce qui paraît fondé dans la défense du préfet : c’est qu’il n’a pas tout à fait tort et le harcèlement policier a bien empêché quelque chose, même si évidemment il ne s’agit pas des pillages du centre-ville par des hordes de sauvage [5].

« Siamo tutti lapins de Garenne » ou malheureusement nous ne sommes pas encore tous le black block, qui n’a pas appris à se tenir

Échec aussi, finalement, pour la « manifestation déterminée et populaire contre le FN et le racisme d’État » et ses différentes composantes : la coordination nationale contre l’extrême-droite (la désormais fameuse CONEX : un rassemblement d’organisations de gauche et citoyennistes, dans l’ensemble), les organisations libertaires, et des gens, des groupes ou des bandes qui se sont organisées pour venir à cette manif sur la base d’un appel offensif, à la fois contre l’extrême droite et les « violences policières » (autrement dit la police). Trois composantes mais en gros deux options pour la manif : que les choses se passent « pacifiquement et dans le calme » (cf. l’appel de la CONEX), ou « de manière offensive et déterminée » (cf. le premier appel diffusé cet automne).

Manifestement, ça ne s’est pas passé dans le calme, manifestement il y eu des gestes offensifs posés. Mais la manifestation a été également le théâtre de pas mal de confusion au niveau des déterminations – dans le jeu entre les déterminations. La manif n’est pas allée à son terme, elle n’a pas pu marcher sur la tête des frontistes, encore moins approcher du congrès.

Du côté du CONEX au moins les choses sont claires : la journée du 29 a été un fiasco et de toute façon c’était mal embarqué depuis le début. L’idée d’organiser un événement à l’occasion du congrès du FN a bien circulé dans les réseaux antifascistes institutionnels, mais on sentait bien que les orgas n’osaient pas trop y aller, sans doute parce que pas mal de responsables ne se faisaient plus d’illusion sur les capacités de la gauche à mobiliser effectivement dans la rue, face à l’extrême-droite. Autre problème : un appel est bien sorti, mais émanant de forces autonomes appelant à une manifestation offensive, et il a fallu courir après les événements, en sortant un autre appel à manifester cette fois dans les clous et la légalité républicaine (mais avec un concert à la fin, on est pas que triste à la LDH ou au Front de Gauche). Après, des rapports plus ou moins officieux ont commencé à faire état d’une mobilisation importante dans les milieux radicaux en France et en Europe, dans le contexte d’agitation lié à l’assassinat de Rémi Fraisse, et ça a été une nouvelle course : réussir à faire venir suffisamment de monde pour, sinon noyer les radicaux, en tout cas ne pas être éclipsé par cette tentative politique autonome… Et là, patatras, syndicats et partis politiques de gauche n’ont réussi à mobiliser que quelques milliers de sympathisants, à peine plus que les libertaires et les incontrôlé-e-s (et surtout bien moins que n’importe quelle Manif pour tous). Résultat des courses : tout le monde ne parle que des « casseurs » que les différents SO n’ont pu que laisser opérer, les bras ballants et les yeux déjà un peu larmoyants.

Défaite en terme de mobilisation, défaite dans la tenue de la manif et pour finir défaite politique pour le CONEX, qui perd toute dignité en signant dès le dimanche 30 novembre un communiqué de dissociation misérable et plaintif :

« [la manifestation] a regroupé près de 5 000 personnes qui ont pu manifester pacifiquement et en musique de la Place Jean Macé jusqu’au cours Gambetta, mais pas au delà : pourquoi ?
Parce que des provocateurs très organisés en petits groupes mobiles et violents ont infiltré et commis des exactions que nous dénonçons et condamnons. 
Nous nous interrogeons sur l’efficacité du dispositif policier et son incapacité puisqu’il n’a pas su isoler et neutraliser ces provocateurs. De fait, le cortège s’est trouvé fractionné, une partie encerclée et notre service d’ordre coupé en deux ; obligeant la tête de la manifestation à la dispersion à la hauteur de la passerelle du collège sous les grenades lacrymogènes.
Depuis plus d’un mois, les organisateurs de la manifestation autorisée et les autorités de police avaient pourtant préparé cette manifestation, qui s’est déroulée sans incidents jusqu’à Saxe-Gambetta.
Nous nous interrogeons également sur qui sont ces provocateurs qui ont dénaturé l’objectif et le message de notre manifestation, ce dont seule l’extrême droite peut se féliciter. »

Pour la CONEX, une manifestation qui se passe bien est une manifestation encadrée par des forces de l’ordre efficaces, par ces même flics qui raflent quotidiennement les sans-papiers et qui assassinent à l’occasion un jeune dans une manifestation ou lors d’une descente pour pacifier un quartier un peu trop bouillant. Pour la CONEX, une manif qui se passe bien c’est une manifestation où les « provocateurs » sont neutralisés, peut être à coup de flash-balls ou avec une bonne grenade offensive lancée à hauteur de jugulaire. Pour la CONEX, une manifestation qui se passe bien se déroule dans le calme et dans le respect du jeu démocratique. Ce même jeu qui vient de porter le FN au rang de premier parti de France lors des dernières élections européennes. Ce jeu démocratique qui tourne particulièrement ces dernières années autour des thèmes de la sécurité et de l’immigration. Ce sale petit jeu dont on commence à en avoir plein les jambes. Voilà en quoi consiste la défaite profonde du CONEX : ne pas avoir compris que manifester à côté du FN (sans chercher à perturber réellement son congrès) c’était manifester aux côtés du FN, c’est-à-dire en cautionnant le système démocratique qui le fait prospérer et qui peut-être un jour le portera aux responsabilités [6].

Pour ce qui est du pôle offensif de la manif : on a beaucoup parlé de lui en début de semaine, mais contrairement à ce qu’imaginent peut-être un préfet aux abois ou un militant floué, les impressions de tout un tas de gens qui se sont projetés vers ce moment offensif sont assez mitigées. Malgré le nombre de flics et la pression policière au départ, malgré les communiqués menaçants dans la presse, beaucoup de monde s’est ramené sur la base de l’appel offensif et dans des dispositions offensives. Mais il a manqué des éléments de cohésion, et sans doute d’autres déterminations que celles qui s’appliquaient au travers des attaques ciblées pendant le cortège ; il a manqué de quoi faire naître une force capable d’emmener la manif plus loin géographiquement et politiquement : dans un premier temps, partir réellement vers le congrès du FN quitte à être bloqué par la police sur la route et la bousculer ; ensuite, dans la séquence ouverte par la mort de Rémi Fraisse, tenir un affrontement de rue un peu plus massif, en tout cas un rapport de force tel que ce soit la manif qui constamment décide où aller, que faire.

Vu la puissance déployée et le nombre, y’a ce sentiment qu’on est passé à coté de quelque chose. Problème de rythme, de compositions entre les pratiques, de tenue d’ensemble aussi. C’est parti très fort et très vite. Après dix minutes de temps suspendu, où on ne sait pas où va nous mener cette après-midi et cette course, c’est la débandade, une dispersion d’abord latente puis irrémédiable : deux charges de flics, quelques lacrymos et les quinze gardes mobiles sacrifiés pour faire barrage à l’émeute avant les Terreaux n’ont pas dû en revenir eux-même d’avoir comme stoppé une avalanche virtuelle. Une demi-heure et déjà tout est fini.

Deux mots à propos de la casse. Peut-être que la première chose que casse un « casseur », c’est un certain consensus. Consensus qui veut qu’une manif réussie ne soit qu’une démonstration de force symbolique, une façon d’être compté pour peser l’espace d’un instant sur une abstraction comme « l’opinion publique ». Peut-être que la casse, et tout un tas d’autres pratiques de rue, incarnent la fin de ce consensus, la fin d’une certaine dépossession quant à la présence et donc le retour sur terre, : qu’est-ce que peuvent des gens dans une rue, qu’est-ce que peuvent des corps déterminés dans une rue commerçante – et y a-t-il autre chose que des rues commerçantes dans le centre-ville de Lyon ? La casse est une possibilité. Parmi mille autres. Qui n’a pas aidé la manif à se tenir, c’est certain. Mais en tout cas, tant que le consensus n’est pas brisé, pratiquement brisé, il y aura toujours des gens pour croire à des titres de presse comme, il y a quelques semaines : « Les hommages à Remi Fraisse gâchés par des casseurs », c’est-à-dire pour croire à l’existence d’un camp qui rassemblerait écologistes, policiers, manifestants pacifiques, gouvernement, partis de gauche, etc. tous unis pour que les manifs se passent bien face à ceux œuvreraient dans la mauvaise direction, ceux qui ne comprennent rien à rien, les « casseurs ». Ce qui est une conception assez étonnante de la réalité quand on sait que Remi Fraisse a été buté, au cours d’affrontements sur une ZAD, par un gendarme aux ordres d’un gouvernement socialiste.

Il y a des gens qui tiennent tellement au consensus démocratique, et qui sont si convaincus d’appartenir au camp du Bien, qu’ils croient sincèrement que les actions contre les marchands étaient l’œuvre de groupes fascistes. Il y en a d’autres qui transpirent tellement la mauvaise foi qu’ils ne peuvent s’empêcher de colporter ces vilaines rumeurs pour restaurer le consensus démocratique coûte que coûte.

Plus généralement, il faut en finir avec la conception cybernéticienne de la manifestation bien en phase avec l’air du temps et les réseaux sociaux : une manif n’est pas un système envoyant de l’information à un autre système (l’opinion publique, le gouvernement), l’un et l’autre rétroagissant de concert. Une manif n’est pas un moment où on fait passer de « l’information » à un public – d’où l’invraisemblance de phrases comme « Nous détruisons pour passer un message » (Lyon Capitale) – mais un moment de composition, d’affrontements entre des forces : on marque le coup, on pose une ambiance ; on gagne ou on perd quelque chose dans une manif. Ou alors on se promène.

Et la prochaine, comment on gagne ?

Évidemment avec des « si », c’est toujours plus simple de découper le maillage policier qui nous a enserré toute la journée. La dimension du dispositif policier et la puissance répressive nous échappent largement. Pourtant il y a bien des éléments de victoire qui sont toujours à notre portée, et qui nous appartiennent en propre. Comment les pratiques se composent, quelle puissance on en retire, comment se rendre rejoignable pendant ces moments et au-delà. Des mouvements massifs et populaires qui articulent manifestations, sabotages, pique-nique familiaux, moments émeutiers, grandes assemblées existent ailleurs en Europe : le mouvement No-Tav en Italie, les luttes pour le logement ou la « grève de Tout-es » en Espagne, le mouvement des places de Barcelone jusqu’à Taksim. C’est aussi ce qui s’est ébauché avec la lutte de Notre-Dame-des-Landes dans l’ouest de la France. Et qui se poursuit avec la ZAD du Sivens et celle de la forêt de Chambaran.

La situation est on ne peut plus ouverte. Tout le monde déteste les banques, ces grands centres de la crise permanente qu’on appelle « l’économie » et qui nous dépossède de notre temps, de nos amis, qui fait de nous des « agents calculateurs » avec leur petit compte en banque. Tout le monde déteste Mac Do, que ce soit ceux qui y mangent, ceux qui boycottent ou celles qui y taffent comme des larbins. Tout le monde sait que s’opposer à la France sécuritaire et raciste implique de lui opposer autre chose, d’autres manières de vivre et de partager qui placeront nécessairement la police sur notre route. N’importe quel syndicaliste sait qu’une grève conséquente, une grève qui bloque réellement quelque chose (la production, la circulation) provoque l’intervention des forces de l’ordre et donc l’affrontement plus ou moins ouvert avec les flics.

Tout est dans la manière. Il n’y aurait pas eu de quoi pleurer, au CONEX, si à l’alternative entre danser sur de la mauvaise musique aux Terreaux, et aller empêcher les conciliabules des militants du Front National (quitte à s’affronter à la police nationale), plusieurs centaines de manifestants avaient répondu par un cortège sauvage. C’est sans doute le timing et leur propre lâcheté – ou ambiguïté, pour être poli – qui leur pèse sur l’estomac à cette heure (organiser une manif contre le FN sans penser à aucun moment à aller le chercher, c’est quand même très bizarre). Dans la situation, il nous manque sans doute des rythmes communs, un peu d’agilité et de tact (et on reste sans doute encombrés par pas mal de folklore). Et dans la constitution au plus long cours de mouvements, il faut sans doute trouver les moyens pour partager davantage les intelligences et les perceptions des situations dans lesquelles on peut être amené à débarquer : comment on sent telle manif, à quoi on s’attaque mais aussi à quoi on tient, de quoi veut-on prendre soin dans la situation, ce qui mérite de la considération et ce qui est à chier. Jamais pour uniformiser ou restreindre nos gestes mais pour qu’ils communiquent leurs puissances. Imaginons, par exemple, si la détermination d’aller au congrès avait été suffisamment claire et partagée, si la CFDT avait forcé la ligne de flic et projeté dans le Rhône les canons à eau avec leur beau semi-remorque, débordant de musiciens amateurs et extatiques [7]

En tout cas ici, cette journée s’est inscrite dans le cadre des autres manifs qui ont réagi à la mort de Rémi Fraisse. Lesquelles manifs ont presque toutes avortées, bloquées au départ par des nasses policières. Le gros bordel du 29 a donc surpris tout le monde. Il a renversé la perspective du début du mois de novembre où tout le monde s’était résigné à ce que rien ne soit possible localement. Ce qui est enthousiasmant pour la suite, c’est que cette étrange « défaite » vient en grande partie de nous, de notre incapacité à prendre calmement la mesure de notre propre puissance, à être une force – et non de la police.

Après un meeting du FN pour les municipales perturbé à Rennes en début d’année, on peut au moins espérer que ce rendez-vous manqué du 29 s’inscrive comme une promesse de plus : chaque date importante dans l’organisation du parti de l’ordre sera l’occasion d’un débordement dans nos rues, moments de fêtes ou d’affrontements, moments décisifs aussi, pour grandir.

Notes

[1Leur devenir vient sans doute aussi d’un désir refoulé d’être ce qu’ils ne seront jamais : grands, noirs avec des corps athlétiques ; un peu comme les agents de sécurité qu’ils croisent à l’entrée des supérettes et qui les épouvantent tant, comme symptôme d’une immigration massive et d’un futur « grand remplacement ».

[2Mention spéciale au SO des organisations anarchistes qui ont rapidement pris les devant en formant une ligne pour protéger l’arrière de la manifestation de la police.

[3Les agents venus mettre la pression au tribunal tiraient carrément la gueule quand la juge des comparutions immédiates a refusé le mandat de dépôt pour les deux camarades passant en jugement lundi 1er décembre.

[4Ça faisait même un peu marrer les flics sur place que leur grand chef se fasse remonter les bretelles : « Si ça c’était mieux passé votre manif, on serait pas là… Vous lui avez mis des abeilles dans la tête au préfet tout l’après-midi… »

[5Scène qui aurait eu le mérite de rappeler, en inversant le rapport de force, la violence indécente du commerce de la presqu’île où les chaussures et les costards en vitrine valent plus que ce qu’on gagnera, nous ou nos parents, dans le prochain mois de galère.

[6Ou bien ce sera encore le PS ou l’UMP qui de toute façon ont déjà intégré une bonne partie de son programme à leur « ADN de gouvernement ».

[7Récemment, à Notre-Dame-des-Landes, des habitants et le collectif Copain44 ont acheté un bulldozer pour notamment creuser des tranchées et empêcher les incursions policières sur la ZAD.

 

Texte trouvé sur le site collaboratif d’infos alternatives Rebellyon

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Lyon Antifa Fest Programmation 2014

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Solidarité avec les anarchistes grecs en grêve de la faim

Le 10 novembre 2014, le camarade Nikos Romanos a commencé une grève de la faim, afin d’obtenir ses permissions à des fins éducatives auxquelles il a droit.
Les médecins qui le surveillent soulignent que sa santé se détériore sans cesse.

Nikos Romanos, arrêté en 2012 pour double braquage de banque, a été torturé par la police grecque. Ses droits à poursuivre ses études ont été supprimés après qu’il ait refusé un prix du ministre de la Justice, en prison.

Solidarité avec Nikos Romanos
Solidarité avec D. Bourzoukos, G. Michailidis, C. Politis grévistes de la faim en soutien à leur camarade Nikos Romanos

 

Lettre de Nikos Romanos (traduite par Non-Fides d’Indymedia Athènes) :

Asphyxie pour une bouffée de liberté

J’ai passé les examens nationaux [d’entrée à l’université] l’été dernier en prison et j’ai été accepté dans une faculté d’Athènes. Sur la base de leurs lois, j’ai donc le droit de commencer à prendre des permissions depuis septembre pour des raisons éducatives afin de suivre le programme de l’université. Bien entendu, les demandes de permissions que j’ai remplies ont terminé au fond d’un tiroir, fait qui me conduit à exiger ce droit avec pour arme mon corps. Il est nécessaire que je clarifie ici mes motifs politiques afin de donner un cadre autour du choix que je fais. Les lois, en-dehors d’être des outils de contrôle et de répression, sont en même temps utilisées pour maintenir des équilibres, ce que l’on appelle aussi le contrat social, qui reflètent des rapports socio-politiques et forment en partie certaines positions dans le cours de la guerre sociale.

C’est pour cela que je veux que mon choix soit le plus clair possible : je ne défends pas leur légalité, au contraire, j’use un chantage politique pour gagner des bouffées de liberté à la condition dévastatrice de l’enfermement. S’ouvre ici une discussion quant à nos revendications dans la condition de captif. Il est acquis qu’il y a toujours eu des contradictions dans de telles conditions et qu’il en existera toujours. Par exemple, nous avons participé à la grande grève de la faim des détenus contre le nouveau projet de loi alors que nous sommes des ennemis fanatiques de toutes les lois. Nombre de compagnons ont respectivement négocié leurs conditions de détention avec pour armes leurs corps (mises en détention préventives « illégales », refus de se soumettre à la fouille corporelle, maintien en prison) et ils ont bien fait. La conclusion est donc que, dans la condition où nous nous trouvons, nous sommes obligés de nombreuses fois de rentrer dans une guerre stratégique de position, ce qui est un mal nécessaire dans notre situation. Avec le choix que je fais, et dont les caractéristiques politiques sont spécifiés dans le titre du texte, l’occasion est donnée d’ouvrir une lutte dans une conjoncture particulièrement cruciale pour nous tous.
« Précisément, la poésie est l’art du résiduel. Elle est l’insoumis quand l’ordre du diaphane a fait son compte de tous les discours. Quand chaque mot a été soigneusement désinfecté et apprêté comme une marquise de cour. Parce qu’ils échoueront sur la couche du prince, quoiqu’ils s’effarouchent, et, pudiques, se drapent de vertus que, depuis belle lurette, ils ont perdues ou bues jusqu’à la lie du compromis et de la putasserie. La poésie est incompatible ou elle n’est rien ! »
 
Jean-Marc Rouillan, Lettre à Jules, mercredi 14 janvier 2004

Compagon-ne-s, ils nous enferment depuis maintenant un bout de temps. Des blocus de flics et des pogroms de l’antiterrorisme aux commissions d’économistes qui exterminent tous ceux qui ne rentrent pas dans leurs statistiques. Des grands industriels grec qui résistent aux offensives des multinationales géantes en soutenant le socialisme tardif de SYRIZA à l’état d’urgence où les politiciens s’essayent au costume de l’ultra-patriotisme toujours esclave du bien de la nation. Des flics et de l’armée qui s’équipent d’armes dernier cri pour la répression des insurgés aux prisons de haute sécurité.

Appelons les choses par leur nom : ce que l’Etat exploite n’est rien d’autre que l’inaction qui s’est désormais établie comme solution naturelle. Il sera bientôt trop tard, et le pouvoir avec son bâton magique ne montrera de la pitié seulement à ceux qui se mettront à genoux docilement devant sa toute-puissance. Le système prévoit un futur où les révolutionnaires seront enterrés vivants dans des « centres de détention de correction intensive » et où sera mené leur destruction physique, mentale et morale. Un musée innovant de l’horreur humaine où les pièces exposées vivantes auront écrit au-dessus d’eux « exemple à éviter », cobayes humains sur lesquels seront testées toutes les intentions sadiques du pouvoir. Chaque personne répond aux dilemmes et fait ses choix. Ou bien spectateurs assis dans des chaises isolées à la vie castrée, ou bien acteurs des événements qui font le cours de l’histoire. Les yeux fixés sur l’horizon, nous avons vu ce soir-là de nombreuses étoiles tomber en traçant leurs propres chemins chaotiques. Et nous les avons comptées, encore et encore, fait des vœux, calculé les chances. Nous savions que notre désir pour une vie libre devait passer sur tout ce qui nous opprime, assassine, détruit, et c’est pourquoi nous avons sauté dans le vide, exactement comme les étoiles que nous voyons tomber. D’innombrables étoiles sont tombées depuis, l’heure est peut-être venue pour la nôtre, qui sait ? Si nous avions réponse à tout nous ne serions pas devenus ce que nous sommes, mais des salopards égoïstes qui apprendraient aux gens des manières de devenir des rongeurs qui s’entre-dévorent ainsi qu’ils le font aujourd’hui. Au moins, nous restons encore fermes et obstinés tels ceux de notre genre. Et tous ceux d’entre-nous qui, de douleur, ont fermé leurs yeux et voyagé loin, restent avec le regard fixé sur ce ciel nocturne que nous avons nous aussi regardé. Et ils nous voient tomber, étoiles belles et brillantes. Notre tour est venu. Nous tombons maintenant sans hésiter.
Je commence une grève de la faim le 10 novembre sans faire un pas en arrière, avec l’anarchie toujours en mon cœur.
Le responsable pour chaque jour de grève de la faim et de tout ce qui peut se passer d’ici-là est le conseil de la prison constitué du procureur Nikolaos Poimenidis, de la directrice Charalambia Koutsomichali ainsi que l’assistante sociale.

La solidarité c’est l’attaque

P.S. : À tous les « militants » de salons, les humanistes professionnels, les personnages « sensibles » de l’intellect et de l’esprit : allez voir ailleurs d’avance.
Nikos Romanos

Prison de Korydallos.

Communiqué de Nikos Romanos depuis l’hôpital (3/12)

Dansant avec la mort pendant 24 jours.

J’essaie de transcrire sur un bout de papier les derniers résidus de pensée structurée à propos des récents évènements et sur le nouveau refus de ma demande de sortie d’étude de la prison.

Lors des premiers jours de la grève, j’ai dit lors de mon intervention pendant l’assemblée solidaire qui a eu lieu à l’École Polytechnique que la réponse négative de Nikopoulos, qui depuis longtemps se dit incompétent pour décider sur l’affaire, est le début d’une stratégie de l’État qui a pour objectif de m’exterminer. Cette estimation politique est totalement confirmée : en premier lieu par l’ordre de la procureur des prisons de Koridallos, Evangelia Marsioni, de m’alimenter par la force, action qui représente un véritable viol et qui a conduit à la mort, entre autres, de Holger Meins en Allemagne et aussi de membres des GRAPO en Espagne. Les médecins de l’hôpital ont eu la dignité de jeter ces ordres de l’administration pénitentiaire à la poubelle et ont refusé de pratiquer un tel crime d’État.

Après avoir recouru à un conseil judiciaire en-dehors de la prison (une démarche légale que choisissent beaucoup de détenu-e-s lorsque le conseil de la prison rejette leurs demandes), cela s’est aussi soldé par un refus qui se base sur le fait que la décision de Nikopoulos les limite, ce qui est justement la même décision contre laquelle a été fait le recours.

Pour celles et ceux qui ont un peu de perception politique, l’intervention du ministère de la justice, un jour avant que ne se tienne le conseil, a été un ordre clair de rejeter ma demande, et je vais expliquer pourquoi :

Dans le communiqué publié par le ministère de la justice, il est indirectement mentionné le fait qu’Athanasiou, le ministre de la justice, n’est pas compétent pour décider à ce propos, et il est également écrit plus bas dans le même document : « Les sorties d’étude ne peuvent être concédées que par le conseil compétent de la prison, où préside le fonctionnaire de la magistrature, tandis que les mis en cause doivent obtenir l’approbation de la division judiciaire qui a ordonné leur détention préventive ».

C’est-à-dire que le ministre annule, purement et simplement, la validité de mon recours. Tout cela est accompagné de la proposition absurde pour suivre les classes par vidéoconférence, au lieu des sorties, et cela n’a aucun sens, puisque certains ateliers exigent la présence physique obligatoire. De plus, cela ouvre la voie pour que les conseils de prison abolissent complètement les sorties d’étude, étant donné qu’on connaît bien leur peur d’assumer leurs responsabilités, et pour que la solution de la vidéoconférence puisse être appliquée à tou-te-s les prisonnier-e-s.

Dans la même ligne, d’ici peu de temps, même les visites de nos familles se feront par le biais d’écrans, pour des raisons de sécurité, tout comme nos procès. La technologie au service de la « correction » et de la justice. Progrès humain ou fascisation… l’Histoire en jugera.
A ce point, il convient de mentionner également le rôle du juge spécial Eftichis Nikopoulos, qui dès le début de ma grève de la faim a obéi à des ordres politiques clairs reçus de ses supérieurs politiques du ministère de la justice. Et pour ça, tous le disent responsable. En compensation de cette tâche, il sera promu au Tribunal Suprême d’Areios Pagos, tout comme cela s’est passé pour son prédécesseur Dimitris Molas, qui avait dirigé des dizaines de campagnes répressives contre les anarchistes. Il jouit à présent du salaire ronflant de l’élite judiciaire d’Areios Pagos. Un hasard ? Je ne le pense pas.

En ce qui me concerne, je repousse toute possibilité de reculer et je réponds par la LUTTE JUSQU’A LA VICTOIRE OU LA LUTTE JUSQU’A LA MORT.

Dans tous les cas, si l’État m’assassine par sa posture, le sieur Athanasiou et ses amis resteront dans l’Histoire en tant que bande d’assassins, instigateurs de la tortures et de l’assassinat d’un prisonnier politique. Espérons seulement que quelques esprits libres fairont justice au juste de leur justice à leur manière.

Pour terminer, je souhaite envoyer toute ma complicité et mon amitié à toutes celles et touts ceux qui se positionnent à mes côtés avec tous les moyens possibles.
Et deux mots pour mes frères, Yannis, hospitalisé lui aussi, Andreas, Dimitris et de nombreux autres.

La lutte vit aussi de ses pertes, puisque nous devons cheminer avec la mort sur les voies vers une vie digne, en mettant tout en jeu pour pouvoir tout obtenir. La lutte continue à coups de poing contre le couteau, encore et toujours.

Le tout pour le tout !
Tant que nous vivons et respirons, que vive l’anarchie !
Le 6 décembre, nous nous retrouverons dans les rues de la rage.
Mes pensées déambuleront dans les rues connues.
Parce qu’il vaut la peine de vivre pour un rêve, même si son feu te brûle.
Et comme nous-autres le disons bien, de la force !

Nikos Romanos

P.S. : Il est évident que je ne peux contrôler les automatismes sociaux qui sont provoqués. Évidemment, j’ai dégagé SANS DIALOGUER tout ceux de Syriza et autres vendeurs d’espoirs qui sont apparus, et je répète que j’ai officiellement signé mon refus de recevoir tout type de sérum.

Lettre du gréviste de la faim Yannis Michailidis depuis l’hôpital (4/12)

Le compagnon Yannis Michailidis est en grève de la failm depuis le 17 novembre, par solidarité avec son compagnon et frère Nikos Romanos. Actuellement, Yannis est interné sous forte surveillance policière dans l’hôpital de Tzaneio, au Pirée. Ci-dessous la traduction de sa dernière lettre du 4 décembre :

J’écris ces lignes pour exprimer l’émotion qu’a suscité en moi la grande mobilisation solidaire multiforme des compagnon-ne-s en-dehors des murs.

Pas seulement parce qu’elle a jusqu’ici dépassé toutes mes attentes en terme de taille, de créativité, d’organisation-coordination, de persistance et d’agressivité, avec des occupations de bâtiments d’État et capitalistes d’importance cruciale, de chaînes de télévision et de radios, avec des rassemblements et des manifestations organisées dans presque toutes les grandes villes du territoire, avec des attaques contre les forces répressives et des attaques guérilleras de toutes sortes. Parce que c’est ce qui brise la solitude de ma cellule et me fait sourire, parce que la nuit de mardi, je n’étais pas prisonnier, j’étais parmi vous et je sentais la chaleur des barricades brûlantes.

Parce qu’indifféremment du résultat, l’existence même de ce front de lutte est une victoire en soi, autant pour sa perspective immédiate que pour l’héritage qu’il laisse derrière lui.

Je sais très bien que les milliers de compagnon-ne-s qui s’impliquent dans cette bataille enclenchée par Nikos avec de nombreuses préoccupations, mais aussi avec beaucoup de détermination, ont d’énormes différences de perceptions et de pratiques de lutte, autant entre eux que nous en avons entre nous. Mais à travers de la diversité fleurit le développement. Et il s’agit exactement du sens de la solidarité anarchiste, elle connecte sans identifier, elle unit sans homogénéiser. Et lorsqu’elle s’oriente vers l’action, elle fonctionne.

Lorsque les grands médias du mensonge clament que tant que la grève de la faim continue, il y a un problème de sécurité nationale, je me rends compte qu’aucune lutte n’est perdue, et le vide que laissent les pensées détruites par le désespoir provoqué par l’inertie étendue de la condition asphyxiante de l’enfermement, se colorent de nouveau de sens, l’insurrection est toujours d’actualité.

Nos rêves seront leurs cauchemars.
L’anarchie combative s’est réveillée et rugit.

Rien n’est fini, tout commence.

SOLIDARITE AVEC LES ARRETE-E-S DU 2 DECEMBRE

Pour Nikos : Tiens bon, mon frère, tu leur as bien gâché la fête jusqu’à présent. Toi, tu ne te rends pas, ce sont eux qui vont plier. Je reste a tes côtés jusqu’à la victoire finale.

Pour Athanasiou, ministre de la justice : Je crève de faim. Si tu assassines Nikos, la seule chose qui pourra satisfaire cette faim sera ton cou.

Yannis Michailidis

Textes et vidéos trouvés sur le site de ContraInfo

 

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Notes critiques à propos de la manifestation antifasciste du 29 novembre à Lyon

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Ce texte et ces quelques réflexions naissent d’une certaine déception ressentie vis-à-vis des résultats cette manifestation, et visent à contribuer à ce que nous gagnions en force pour les évènements à venir.

Le 29 novembre, nous étions quelques milliers à converger vers Lyon pour y manifester contre le congrès national du Front National qui devait s’y tenir. Il devait s’agir d’un grand rendez-vous, puisque l’appel avait été repris par de très nombreuses réalités politiques différents, des organisations de gauche classiques aux anarchistes. La présence de nombreux camarades venu-e-s d’autres pays mettait l’accent sur le fait que la lutte antifasciste est internationaliste, comme l’affirmait aussi l’un des slogans entendus lors de la manifestation (« Derrière le fascisme se cache le Capital, la lutte antifasciste est internationale »).

Suite du texte sur ContraInfo

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Récit(s) d’une manifestation offensive et de sa répression à Lyon

Nous republions ces textes trouvés sur le site collaboratif d’infos alternatives Rebellyon:

Nous étions plus de 4000 ce samedi après-midi 29 novembre à Lyon. Les nombreux appels avaient donné le ton et si la mobilisation appelée par les habituels « partis et syndicats de gôche » ciblait uniquement le FN et son congrès, l’opposition du jour couvrait un champ quelque peu plus large : celui du racisme (d’état) et de la violence policière (lesquels s’exercent régulièrement de façon conjointe). Quel intérêt d’ailleurs de s’opposer uniquement à un FN bunkerisé à la tête d’Or protégé par la police, et que médias et politiques ont déjà rendu « acceptable » en reprenant et appliquant ses idées racistes et réactionnaires.
Voir aussi [Suivi en direct] du bordel un peu partout à Lyon pour la manif contre le FN et le racisme d’état

Le déploiement policier du jour était sans commune mesure pour une manifestation « antifasciste » : plusieurs dizaines de camions de CRS, autant de gardes mobiles, la BAC, un canon lance à eau, et même un hélicoptère. Mais depuis plusieurs semaines et les mobilisations anti-répressions, nasses policières [1] et déploiement ostentatoire sont devenus la règle, peu s’en sont étonnés. L’histoire avait déjà été vendue au quidam par les médias et le préfet Carenco : un centre-ville impraticable et des hordes de « casseurs » à la violence prétendument « gratuite ».

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La pression policière s’est fait sentir avant même le début de la manifestation : les bus venant de Paris, d’Italie, de Grenoble ou de Berne ont été arrêtés sur le trajet, avec contrôle systématique des papiers et fouille. Certains n’ont pas pu se rendre au point de départ de la manifestation. Sur place des barrages de police sur toutes les rues débouchant à Jean Macé ont permis aux flics de fouiller une bonne partie des manifestants (on vous laisse deviner les critères arbitraires de ciblage) et d’arrêter au moins une personne. D’autres personnes ont été embarquées par la police après des fouilles et contrôles dans un bar.

La manifestation finit tout de même par quitter la place Jean Macé pour remonter l’avenue Jean Jaurès vers 15h. Partis et associations ouvraient le cortège suivi des syndicats (surréaliste camion-scène de concert de la CFDT). La deuxième moitié de la manifestation s’agrégeait derrière une banderole : « OFFENSIVE CONTRE LE RACISME D’ÉTAT LE FN ET LES VIOLENCES POLICIÈRES » . Les habituels slogans contre le FN et le racisme d’état fusent, quelques pétards explosent le long du cortège, quelques coups de bombes de peinture sur les murs ou directement sur le sol finissent de poser l’ambiance. La présence policière se fait moins pesante aux abords du cortège, les flics sont regroupés devant et derrière la manifestation.

À l’approche de Saxe Gambetta, l’ambiance commence à monter. Quelques banques sont taguées, leurs vitrines et distributeurs prennent des coups. Un flic en civil (DCRI ?) présent au bord du cortège est pris à partie et doit fuir. Les flics commencent alors à mettre la pression sur l’arrière du cortège, et beaucoup de gens remontent sur les côtés. La manifestation arrivée sur le cours Gambetta, les premières grenades lacrymo tombent. Quelques mouvements de foules font accélérer la manifestation. Jusqu’au pont de la Guillotière, les banques continuent de prendre des coups et le Mc Donald perd ses vitrines.

À la fosse aux ours sur les quais, les CRS chargent le cortège et scindent la manifestation en deux. Une partie des personnes déjà engagée sur le pont fait demi-tour, et fait face à la police, pendant que la fin du cortège se retrouve prise dans une nasse, encerclée par les flics. Le reste de la manifestation continue de traverser le pont, puis de suivre les quais en direction des Terreaux. Ceux qui ont échappé à la nasse sont finalement obligés de suivre le reste du cortège sous la pression policière. Un canon lance à eau se met à asperger la foule au croisement de la rue de la Barre. Les CRS talonnent le cortège, projectiles divers contre lacrymo. Cette marche forcée continuera jusqu’à la passerelle du collège, à quelques centaines de mètres seulement de la place des Terreaux. Les flics y empêchent le cortège de poursuivre alors que les lacrymo tombent jusque dans les premiers rangs de la manifestation. Quelques groupes continuent dans les ruelles de la presqu’île, d’autres traversent le Rhône sur l’injonction des flics. Si plus rien ou presque ne se passe en centre-ville à partir de ce moment-là, le quadrillage policier se maintient tout le début de soirée, les quelques groupes de manifestants restés sur les quais se retrouvant rapidement face aux flics.

Le bilan répressif de la manifestation, outre les violences physiques d’une police sur les nerfs, s’élève à au moins 17 personnes interpellées selon les informations de la Caisse de Solidarité. Au moins une des personnes arrêtées avant le début de la manifestation a déjà été relâchée.

 

Un autre témoignage

J’étais au sein de la manifestation de samedi 29 novembre après midi. En arrivant, déjà un contrôle d’identité et fouille de sac pour un ami et moi, tandis que d’autres amies ne se sont pas fait contrôler. En effet, nous étions habillés avec des vestes de sport et sac à dos tandis qu’elles étaient habillées en « filles ».

Attente longue place Jean Macé, départ vers 15h. A l’arrière du cortège, alors que nous venions de quitter Jean Macé, une charge de policiers a fait paniquer la foule. C’était le long de l’avenue Jean Jaurès, ou des vitrines ont été brisées. Les différentes organisation de queue de cortège (CNT, AL, NPA…) se sont retrouvées mélangées, et au niveau du métro Saxe-Gambetta, des grenades lacrymogènes ont été lancées. Les manifestants se sont précipités en avant en direction de la place du Pont tandis que d’autres leur permettaient de s’éloigner des CRS (au moins un centaine) en formant un ligne à l’arrière du cortège. Au niveau de la place du Pont, les restes de la queue de cortège étaient plutôt compacts, et des colonnes de CRS avançaient à côté de nous en resserrant le passage (il y avait des barrières en travers des voies du tram). Le reste de la manifestation à ce moment était déjà au-delà du pont de la Guillotière. Aux environs de 15h30, notre groupe a été bloqué pendant quelques minutes place du Pont, un cordon de CRS nous empêchait d’aller sur le pont de la Guillotière. Nous étions 500 personnes, le reste de la manifestation était déjà sur le pont.

Ensuite, nous avons réussi à passer en formant des lignes et en se tenant par les coudes. Une fois sur le pont, nous étions sur la droite puisque les policiers avançaient toujours en même temps que nous sur la gauche. Nous sommes restés un long moment (20 minutes ?) au bout du pont, bloqués par une trentaine de camions derrière, par le canon à eau en direction de Bellecour, et encadrés par des CRS. Vers 16h, nous avons fini par avancer parce que des personnes ont négocié un parcours en direction de Perrache. Nous avons tourné à droite, jusque devant l’Hôtel-Dieu, et nous sommes restés encore 30 minutes là. Des fascistes ont été aperçus, entraînant un mouvement de foule, les policiers ont bloqué la foule, protégeant les fascistes qui se trouvaient juste derrière eux. Vers 16h30 enfin nous avons tourné pour passer dans le tunnel qui redescend le long des quais en direction de Perrache, toujours encadrés par un dispositif policier impressionnant. Le cortège a continué d’avancer vers le sud, jusqu’à ce que nous arrivions au voies du tram T2/T1, à côté du pont Galieni.

À 17h20 environ la sono a fait l’annonce comme quoi le moment était venu de se disperser, en direction de la gare de Perrache et de Jean Macé pour que les personnes venant d’autres villes puisse retrouver leurs transports. Nous n’avons pu sortir de la manifestation que au compte-gouttes, triés par les policiers.

Une manifestante.

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Lyon : compte rendu de la manif antifasciste

Nous republions le compte rendu de nos camarades de La Horde:

Près de 5000 personnes ont défilé à Lyon samedi contre le Front national. Nous en proposons un compte rendu forcément incomplet et peut-être imprécis sur certains aspects, mais reposant sur nos observations. 

La Conex, un regroupement d’organisations antifascistes et syndicales, avait appelé à manifester ce samedi contre le congrès du Front national. Deux autres appels ont été lancés dans la foulée : l’un émanant d’organisations libertaires et un autre appelant à « une manifestation offensive ».

Vers 14h, heure du départ, quelques centaines de personnes étaient place Jean Macé. Les gendarmes mobiles quadrillaient la place, fouillant de façon systématique les sacs de toute personne de moins de trente ans, parfois plusieurs fois. Dans le même temps, plusieurs cars étaient bloqués par la police à quelques dizaines de kilomètres de Lyon, là aussi avec fouille systématique et relevé d’identité. C’est dans ce climat plutôt tendu que, vers 15h20, la manifestation, qui a rassemblé près de 5000 personnes, s’est mise en marche, avec en tête de cortège les organisations de la Conex derrière la banderole unitaire « et un camion plateau sur lequel le groupe Jagas a commencé à jouer. Venaient ensuite les cortèges du NPA, de Solidaires et un bloc libertaire et d’individuEs en fin de cortège d’environ 1000 personnes, derrière une banderole « Offensive contre le racisme d’État, le FN et les violence policières ».

Vue de l'arrière de la manif

Dès les premières minutes, des policiers en uniformes ont tenté d’arrêter à l’intérieur du cortège de fin de manif un individu, finalement relâché sous la pression des manifestants. Tandis que la manif continuait à avancer dans le calme, un important dispositif policier s’est mis en place sur les côtés, à l’arrière, qui s’est mis à charger la fin du cortège, en jetant des grenades lacrymogènes : les manifestants de l’arrière ont alors remonté le cortège, tandis que quelques vitrines de banques ou de boîtes d’intérim, ainsi que du mobilier urbain, ont été endommagés. La situation est rapidement devenue confuse, l’air étant saturé de gaz, et la manif a commencé à se disloquer : vers 16h, le cortège était coupé en deux au niveau du pont de la Guillotière. Nous étions à ce moment-là au niveau du pont : des gendarmes mobiles ont surgi de chaque côté, empêchant celles et ceux restés bloqués de nous rejoindre.

Manif_Conex_Lyon_29_novembre_2014 (manif)

De l’autre côté du pont, l’avant de la manif a continué à avancer le long des quais, sous les jets de grenades lacrymogènes, qui ont blessé plusieurs personnes. En effet, rue de la Barre, un camion à eau et des policiers faisaient face au pont : ils se sont ensuite déplacés rapidement pour procéder à des arrestations (le site Rebellyon parle de 17 interpellés). Ce qui restait alors de la manif s’est scindée en deux au niveau du Pont Lafayette, puis a été bloqué au niveau de la passerelle du Collège, avec une demande de dispersion de la part des flics. Un premier appel à se disperser a été fait, sans que l’on comprenne vraiment s’il émanait d’un individu ou des organisateurs.

Un peu avant 16h30, nous avons traversé la passerelle, alors que des manifestants étaient encore bloqués au niveau du pont Lafayette par la police. Sans tirer un véritable bilan, on peut dire au final que la police a agi comme cela semble désormais devenir la norme, en faisant monter la pression au maximum et en attendant le moindre prétexte pour réprimer à tout va.

La Horde

En complément, retrouvez d’autres témoignages sur le site antifasciste Rebellyon et une galerie photo sur le site de La Horde

 

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Manif offensive contre le FN et le racisme d’Etat – Appels et textes

Appel à s’organiser contre la tenu du congrès du FN le 29 novembre à Lyon !
Malgré ses opérations de lifting, le FN reste ce parti xénophobe de la France aux français. Dans les villes où il a été élu, le constat est clair : les frontistes ne luttent pas contre le chômage mais contre les chômeurs, ni contre la pauvreté mais contre les pauvres.
Les idées sécuritaires, nationalistes et racistes du FN ont largement inspiré les gouvernements de droite comme de gauche ces dernières années.
Sans-papiers, Rroms et étrangers sont présentés comme la source de tous les problèmes et régulièrement visés par de nouveaux dispositifs répressifs.  »

Appel CNT et AL
Appel à l’union
Appel de Grenoble
Appel vidéo
Appel du comité de mobilisation de Lyon II
Prendre parti contre le FN
Pourquoi la police ne fera pas un bon arbitre lors de la manif anti-FN du 29 novembre
Pourquoi Génération Palestine sera-t-elle présente à la manifestation contre le FN et le racisme d’Etat.
Départ depuis toute la france
Radio Canut en direct live de la manif contre le FN et le racisme d’État

 

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Action contre l’OIM en solidarité avec les migrants – 21 novembre 2014

Dans la nuit du 20 au 21 novembre 2014, nous avons brisé les vitres et couvert de peinture l’entrée du siège de l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM) à Genève, comme un acte de solidarité avec les migrants qu’ils enquêtent et tentent de contrôler.

Se présentant comme une organisation humanitaire, l’OIM soutient en réalité leurs Etats membres fondateurs pour maintenir leurs frontières et les intérêts économiques aux dépens de vies humaines et de liberté. En plus des Etats, leurs entreprises donatrices : Chevron, DOW, et UBS ont tous leurs rôles dans les catastrophes écologiques et économiques qui déplacent les gens de chez eux.

Nous attaquons l’OIM pour son étroite collaboration avec Frontex afin de construire “l’Europe forteresse”, son implication dans les centres de rétention (au large de l’Australie), fournissant aux États des données sur les voies de migration et les identités des migrants, ses soi-disant “programmes au retour volontaire” qui soudoient les migrants pour retourner à leurs lieux d’origine, et pour tout autre matériel et soutien technique qu’elle fournit au régime international de contrôle des migrations.

C’était seulement un petit acte de solidarité, mais les nuits sont froides et sombres et nous préférons briser tout ce qui fait partie des frontières construites des Etats et des bâtiments de verre de leurs gardiens plutôt que de dormir pendant l’hiver.

Nous nous souvenons de l’émeute du 19 juillet 2013 au centre de rétention de Nauru et ça nous rappelle que la seule réponse à ce type d’emprisonnement est la destruction.

Personne n’est il/légal ! Fermons les camps !

p-s: salutations à nos amis inconnus qui semblent avoir été dehors à Genève à peu près en même temps en repeignant le Consulat français de rouge-sang en mémoire de Rémi F !

Traduit de l’anglais de ch.indymedia.org/de, november 23th, 2014 par Le Chat Noir Emeutier

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Eric Zemmour n’est pas le bienvenu à Genève!

Eric Zemmour le célébre polémiste  français homophobe, raciste, anti-féministe et islamophobe sera présent à Genève le mardi 25 novembre pour deux événements:

En premier il est invité à dédicacer son nouveau livre ou il minimise le rôle répressif et fasciste de Vichy à Payot Rive Gauche entre 12h30-14h00:

16, Rue du Marché,1204 GENÈVE

Tél: 022 319 79 40
Fax: 022 319 79 45

serviceclients@payot.ch

Gérant

Christophe Jacquier

Contact des autres Payot à Genève

Ensuite le soir un diner-débat est prévu, il faudra débourser entre 100.- et 120.- pour pouvoir écouter Zemmour s’éxciter sur les femmes, les noirs, les arabes et les homosexuels en présence de ce cher Darius Rochebin. Cet événement est prévu à l’Hôtel Métropole à partir de 19h30:

Hôtel Métropole
quai Général Guisan,34

1204 Genève

Tél 022 318 3200 Fax: 022 318 3300 geneva@swissotel.com

Contacts des organisateurs « Convergences »:

colette.cellerin@hotmail.com

022 246 91 58

078 821 66 62

+33 (0)6 75 24 73 91

 

Nous appelons une nouvelle fois à la mobilisation et au phone-bombing et au mail-bombing contre la venue de Zemmour à Genève! Ensemble montrons à cet individu qu’il n’y pas de place pour son discours réac!

 

RAGE – Réseau d’Agitation Genève

 

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