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ESQUIVE – Le journal qui attend son heure

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Que fleurissent les perce-merde!

Dans la grande famille du règne végétal, il existe une petite fleur mystérieuse: la perce-merde. Peu répandue en Suisse, même si elle a pointé son nez à Genève dans les années 30, elle est présente partout sur terre. Sa minuscule graine est aussi résistante qu’un spore. Elle survivrait à un voyage dans l’espace. Mais, c’est dans la merde – indispensable à son développement – qu’elle se sent le mieux. Lorsqu’elle germe, si la couche de merde est trop résistante, elle peut discrètement étendre ses racines sous terre pendant des années. À la différence des autres plantes, elle n’a pas besoin de soleil pour croître, car elle se nourrit uniquement de merde.

Quand la matière fécale est pourrie à point, la perce-merde peut soudain la traverser et apparaître au grand jour. Dès son éclosion, elle résiste à toutes les attaques, même à celles d’un fameux herbicide dont nous tairons le nom afin de ne pas faire de publicité à nos ennemis. Elle a tendance à lancer sa tige à l’assaut du ciel sans consolider sa base. Et dans cet élan souvent fatal, alors que ses pétales sont plus beaux que jamais, elle dissémine à tout va. Jusqu’à la disparition de toute merde.

Esquive aimerait favoriser la multiplication des ces magnifiques fleurs en analysant subjectivement la merde dans laquelle nous baignons. Consciente qu’un journal ne fera pas disparaître les étrons, son but est de montrer qu’on peut esquiver la merde, la combattre et qu’elle peut parfois reculer.

Esquive n°99

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