M18 vidéo de mobilisation
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– 03/15/2015
Genève: Police et fascistes, c’est l’amour fou!
Aujourd’hui, mardi 10 mars 2015 à 17h30, avait lieu à Genève un rassemblement contre l’expulsion d’un requérant d’asile blessé lors de l’incendie du foyer des Tattes en novembre dernier. 300 personnes étaient réunies devant les bureaux du Conseiller d’État en charge de la sécurité, Pierre Maudet, à la Place de la Taconnerie au cœur de la vieille ville. Après que les discours se sont succédés devant une banderole condamnant les renvois forcés de réfugiés, quelques manifestants ont quitté la place et se sont faits contrôlés par la police – alors même que le rassemblement était autorisé. Les manifestants décident alors de partir de manière groupée par la Grand Rue pour éviter tout abus de pouvoir policier.
Devant le café de l’Hôtel de Ville, certains manifestants reconnaissent Lucas Tersen, fasciste genevois qui a poignardé aux Bastions le chanteur d’un groupe de punk local lors de la Fête de la musique en 2012. Pas étonnant que celui-ci rôde en vieille ville, un nid pour les néo-nazis. Les manifestants commencent alors à scander des slogans contre cette pourriture brune. Immédiatement, plus de 15 policiers en armures surgissent de la cour du Grand conseil genevois pour protéger le-dit nazi qui s’était réfugié dans le café le plus proche.
La proximité entre la police genevoise et les millieux fascistes n’est plus à prouver. L’incident de ce début de soirée n’est qu’un exemple de plus à la longue démonstration de l’amour passionnel entre les forces de l’ordre et les réactionnaires les plus violents. Alors même que la police genevoise s’apprête à expulser – pieds et poings liés – un réfugié de 19 ans grièvement blessé lors de l’incendie d’un foyer propriété de l’État, elle n’hésite pas à faire barrage de son corps pour protéger la peste brune. La police n’est pas un simple service public qui protégerait le citoyen, c’est une milice armée qui défend les intérêts des riches, des puissants et des fascistes. Le tout, grassement payé.
(Article trouvé sur Indymedia)
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– 03/12/2015
Fresque en hommage aux combattantes des YPJ
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– 03/08/2015
Appel à mobilisation
Vous vous souvenez tous de l’incendie qui a eu lieu au Foyer des Tattes à la mi-novembre 2014, qui a fait une quarantaine de blessés graves et un mort. Le mardi 3 mars Berne a demandé à l’Office Cantonale de la Population et des Migrations d’exécuter le renvoi d’une des victimes de l’incendie, Ayop. Un premier renvoi a déjà eu lieu juste après l’incendie, nous ne voulons pas en tolérer un de plus.
Ayop a 19 ans. Lors de l’incendie, le sas d’entrée du bâtiment enfeu du foyer des Tattes ne s’est pas déverrouillé, coinçant les habitants à l’intérieur. De nombreux résidants n’ont pas eu d’autre choix que de sauter par les fenêtres de leur chambres. Après avoir sauté du 3 ème étage, Ayop a eu le crâne fracturé. Il est actuellement suivi par des médecins genevois.
L’Etat a déjà tardé pour mettre en place un suivi médical, il ne peut se permettre de le renvoyer et doit prendre ces responsabilités face aux victimes de l’incendie. En vu de cette situation le conseil d’Etat doit faire tout le nécessaire pour obtenir la suspension par Berne du dossier d’Ayop. Entre temps Pierre Maudet en charge de l’OCPM doit renoncer à l’exécution du renvoi.
Ne restons pas muets, soyons nombreux mardi pour montrer notre solidarité face aux expulsions.
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– 03/08/2015
Solidarité avec les réfugiés habitants dans les abris PC à Genève
Monsieur,
Mardi 24 février 2015, dans une émission radio diffusée sur la RTS à une heure de grande
audience, intitulée « Les cantons doivent-‐ils renoncer à loger les requérants d’asile dans les
bunkers ? », vous avez tenu les propos suivants :
« Il est certain qu’il faut un standing minimum. Dans certaines conditions on ne peut
pas héberger des gens, et que donc il faut trouver la juste mesure. Et le problème est
justement de trouver cette juste mesure. Alors, il ne faut pas tomber non plus dans
l’ethnocentrisme. Je me rappelle les camps pour réfugiés vietnamiens à Hong Kong. Les
représentants des ONG américaines qui venaient étaient effarés par les conditions de vie.
Les gens vivaient les uns sur les autres. Et bien, c’était de la même façon que les gens
habitaient au Vietnam chez eux. Donc ce qui pour un Occidental était quasiment
inacceptable était la norme pour un Vietnamien, et donc pour eux ça allait très bien. Et il y
a une chose qu’il ne faut pas oublier, c’est que ces nouveaux arrivants qui sont parfois des
réfugiés, parfois des migrants, parfois des réfugiés qui ont déjà l’asile et qui cherchent à
émigrer ils s’attendent à trouver en Occident un Eldorado. Et cet Eldorado évidemment
n’existe pas. Ils ne comparent pas leur façon de vivre en Europe avec celles dans leurs pays
d’origine et il y a là une très grande déception. Je pense que c’est en tenant compte de tous
ces éléments que les cantons, avec les moyens à leur disposition, font au mieux. »
Nous, requérants assignés à des bunkers souterrains, tenons à clarifier un certain nombre de points.
Nous ne sommes pas venus en Europe dans l’espoir de « trouver un Eldorado ».
Savez-‐vous combien nous a coûté le voyage pour arriver ici, entre les passeurs, les transports, les rançons des kidnappings, … ? Vous qui aimez les comparaisons entre les « Occidentaux » et nous -‐ « les nouveaux arrivants » -‐ sachez qu’avec cet argent, nous aurions pu ouvrir un commerce dans notre pays et y vivre confortablement. Pourquoi sommes-‐nous partis alors ? Réponse : Parce que la situation politique ne nous permettait plus de rester et que nous avons été forcés de partir pour sauver nos vies.
Alors oui, dans les pays que nous avons fuis, les conditions de vie auxquelles nous étions
confrontées étaient proches de celles que nous vivons aujourd’hui dans les bunkers. Certains d’entre nous vivaient dans des caves, d’autres dans des cellules surpeuplées, en Syrie, au Soudan ou en Erythrée – dans des pays en guerre donc, ou dans les prisons des dictatures. Mais peut‐on vraiment considérer ces états d’exception comme la « norme » ?
Vous parlez d’ethnocentrisme et insistez sur les différences entre les cultures. Sachez que là d’où nous venons, il n’y a que les morts que l’on met sous terre.
Nous sommes venus en Europe parce que nous avions l’espoir de trouver un lieu dans lequel nous pourrions vivre dignement. Nous pensons que la dignité est la seule norme qui devrait guider la recherche de votre « juste mesure ». Mais peut être sommes-‐nous trop
ethnocentristes ?
Stopbunkers – les habitants des PC
Prochaines dates de solidarité avec les requérants habitants des PC:
Mercredi 4 mars :
Repas de soutien à StopBunkers
12h, Espace autogéré Nadir,
Uni-Mail, 102 Boulevard Carl-Vogt, 1205 Genève
Mardi 10 mars:
Projection du film de Sylvain George, Les Éclats (Ma gueule, ma révolte, mon nom), 2011
19h, à l’Infokiosque
L’Écurie, Ilôt 13 Rue de Montbrillant 14 1201 Genève
Jeudi 12 mars:
Rassemblement devant l’Hôtel de Ville
16h30, aux Canons, Vieille Ville
39 Grand-Rue, 1204 Genève
Vendredi 13 mars :
Soirée de soutien à StopBunkers
19h-2h, La Makhno
Usine, Place des Volontaires, 1205 Genève
Et plus d’infos sur: stopbunkers.wordpress.com
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– 03/01/2015
Manifestation féministe à Berne
Nous descendons dans la rue car il est nécessaire de lutter contre les inégalités salariales entre homme et femme et au-delà. L’inégalité salariale n’est, en effet, qu’une expression des inégalités qui cantonnent les êtres humains dans des catégories de genre. Report du travail du care rémunéré et non-rémunéré sur le dos des femmes et des migrant.e.s., augmentation de l’âge de la retraite, banalisation de la violence à caractère sexuel en politique, dans les médias, la société et l’absence d’un congé paternité digne de ce nom en sont d’autres exemples.
Nous en avons ras-le-bol du patriarcat !
Nous luttons contre cette façon de penser qui ne connaît que des hommes masculins et des femmes féminines, nous luttons contre la pensée unique hétérosexuelle qui caractérise tou.te.s celles et ceux qui ne collent pas à cette étiquette comme « déviant.e.s ». Nous luttons contre toute violence spécifique au genre, contre les structures patriarcales du pouvoir et contre l’exploitation capitaliste, qui s’en nourrit.
Nous luttons pour une société émancipée, libérée des structures de dominations et d’exploitations et où l’être humain pourra vivre sans être étiqueté ni discriminé.
Nous sommes solidaires avec la manifestation « les femmes luttent » qui aura lieu le même jour à Zurich et celle du 8 mars 2015 à 13h à Bâle.
Rejoignez la mobilisation du bloc antisexiste lors de la manif bourgeoise des femmes le 7 mars 2015 à 13h30 sur la Schützenmatte à Berne !
Aujourd’hui, nous descendons dans la rue pour la journée de lutte des femmes!
Collectif antisexiste pour la journée de lutte des femmes
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– 02/28/2015
Manifestations féministes à Zurich et à Bâle
L’Alliance des femmes du 8 Mars de Zurich est une alliance révolutionnaire de diverses organisations, des groupes et de femmes. En tant que communistes, féministes, anarchistes et Autonomes, nous mettons en contenu les différents sujets relatifs aux femmes, journée de lutte à part. Nous organisons chaque année la manif du 8 Mars et organisons et participons à diverses activités dans le combat international des femmes.
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– 02/23/2015
Berne – actions directes contre la prison et la police – 21 février 2015
Berne: communiqué sur les attaques contre la violence d’Etat
Dans la nuit du samedi, nous avons attaqué le poste de police de la Waisenhausplatz, la prison régionale de Berne* et des voitures de police garées** là. Avec de la peinture, des tags et des vitres brisées, nous avons exprimé notre rage contre ce système malade.
– Des pantins du pouvoir d’Etat humilient et arrêtent tous les jours des gens de couleur sur la base de préjugés racistes.
– Des gens meurent constamment dans des circonstances «inexpliquées» dans les prisons. Comme aussi mercredi dernier à la prison régionale de Berne.
Ce ne sont que deux des milles raisons pour lesquelles nous nous organisons et attaquons ces structures de la domination.
Nous continuerons de lutter jusqu’à ce que ces conditions malades soient surmonter et que tout le monde puisse vivre ensemble sans hiérarchie. La liberté ne peut pas être achetée, de la même manière aussi que les luttes ne peuvent pas être empêchées.
Résistance contre toutes les structures du pouvoir !
No Justice No Peace Fight the Police !
Traduit de l’allemand d‘indymedia ch par le Chat Noir Emeutier, 21/02/2015 à 02h04
NdT
* Cette maison d’arrêt est connue aussi pour enfermer des migrants sans-papiers et sert de centre de rétention en vue d’expulsion. C’est la raison de l’attaque à la peinture contre ce bâtiment dans la soirée du vendredi 7 novembre 2014. Ci-dessous un extrait du communiqué:
[…] Nous voulons une vie sans frontières et Etats qui déterminent où nous devons nous arrêter, comment nous devons nous comporter, de quoi nous vivons et quel prix nous payons pour cela: une vie libérée de la domination. Puisque nous vivons dans un monde au sein duquel les gens sont réprimés et enfermés, nous optons pour l’attaque. Le but de notre colère est chaque institution et tous les acteurs qui font partie de cette ordre, soutiennent et préservent activement la domination.[…]
** D’après la presse, sept véhicules de police, pour la plupart banalisés, ont été détruits.
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– 02/23/2015
Appel de la Destroika
Appel à la contre-attaque
De grèves générales sans effet en journées « d’action » qui n’agissent sur aucune cible digne de ce nom, les luttes semblent partout buter sur le cadre national – au Portugal, en Espagne, en Italie, en France, en Grèce. L’échelle nationale, qui fut longtemps l’échelle par excellence de l’action politique, que ce soit pour l’État ou pour les révolutionnaires – est devenue celle de l’impuissance. Impuissance qui se retourne contre elle-même en une rage nationaliste qui, partout, gagne du terrain.
Il n’y a plus rien à faire du cadre national, et pas seulement parce qu’il va si bien à toutes les formes de réaction. Il n’y a juste plus rien à en attendre. Il est mort et enterré. L’État n’est plus bon qu’à servir la cuisine concoctée par la Troïka, cette Sainte Trinité faite du Fonds Monétaire International, de la Banque Centrale et de la Commission Européennes. Pour nous, le national n’existe plus. Il n’y a plus que du local et du mondial.
La Troïka ne se contente pas de dicter la politique d’États entiers, voire de les administrer directement, d’imposer les budgets et les régimes qui lui complaisent ; elle détermine aussi nos conditions de vie afin de nous réduire à de simples ressources humaines. Le sentiment d’être dominé, débordé et pour finir écrasé par un « moteur de l’Europe » auto-déclaré, ne cesse de se répandre en Europe, d’y devenir plus palpable.
Quiconque a un peu étudié les méthodes du FMI sait que celles-ci ne se limitent pas à une « stratégie du choc ». Le dispositif stratégique du FMI et de la Banque Mondiale comporte deux mâchoires : l’une est effectivement la brutalisation des sociétés par une restructuration économique violente, l’autre est un amortissement de ce choc par le micro-crédit, par l’incitation à monter partout de petits business, à s’intégrer même marginalement aux circuits économiques. Le but de cette double manoeuvre : faire partout, de tout et de tous, des entreprises. L’économie sociale et solidaire n’est donc pas le remède tout trouvé à la stratégie du choc, mais son complément efficace. Nous ne voulons pas une meilleure économie, sociale et solidaire, nous voulons la fin de l’économie – la fin du calcul, la fin de l’évaluation, la fin de la mesure, la fin de la mentalité comptable, en amour comme dans les ateliers.
Ce que nous vivons, c’est une destruction intentionnelle du social, une paupérisation calculée, une concentration accélérée de la richesse et du pouvoir et une instrumentalisation consciente, dans ce contexte, des ressentiments xénophobes. L’Allemagne est de toute évidence l’orchestrateur européen de cette offensive ; c’est donc elle que doivent prendre pour cible tous ceux qui entendent y répondre. Les réfugiés qui risquent leur vie, tous ceux dont les conditions d’existence sont toujours plus précaires et même feu la « classe moyenne », qui est en train de perdre, avec toute sécurité, ses dernières illusions – il est grand temps de se mettre en route, de reprendre nos vies en main, de créer des communes et de s’organiser.
Pour beaucoup de gens, c’est cela qui s’est passé sur les places de Tunis, du Caire, de Madrid, d’Istanbul et c’est encore cela qui se prolonge dans les quartiers de Thessalonique, de Rome, de Barcelone – partout où nous mettons en commun l’argent, les techniques, les savoirs et toute la vie autour de lieux partagés.
Du local à Francfort
Nous n’avons pas l’intention de répéter les erreurs structurelles commises dans le mouvement antiglobalisation : les activistes professionnels, les émeutes rituelles, les slogans abstraits, vides de sens, qui viennent figer nos révoltes – voilà ce dont nous ne voulons plus. Ce n’est pas sans raison qu’un certain nombre d’entre nous, à un certain point de ce mouvement, ont décidé de s’ancrer localement, de s’arracher à l’abstraction du global, pour retrouver un peu de réalité. Dans son reflux, le mouvement antiglobalisation n’était plus qu’un enchevêtrement de réseaux qu’il nous a fallu déserter : l’air y était simplement devenu si rare que nous y étouffions. Sans nos propres lieux, sans la terre, sans une force matérielle qui se déploie à même des territoires que nous habitons pleinement, notre destin aurait été scellé : devenir des VRP de la révolution et – qui sait ? – des politiciens, des représentants ou des gestionnaires. Construire des mouvements, constituer une nouvelle gauche ne sert qu’à nourrir des illusions renouvelées.
Il est indéniable que ce que l’on appelle cavalièrement les « luttes locales » a gagné, ces dernières années, une importance inédite. Certaines d’entre elles parviennent même à fixer le tempo du conflit pour le pays entier : le Val de Suse pour l’Italie, Notre-Dame-des-Landes en France, Gamonal en Espagne, Khalkhidiki en Grèce, Lampedusa-Hamburg en Allemagne. Ces luttes, pourtant, même là où elles semblent l’emporter, ne parviennent pas à dépasser un certain seuil politique, qui permet toujours aux gouvernements de les traiter comme marginales.
Ce serait se condamner à la défaite que d’en rester là, que de nous en tenir à l’auto-centrement. Face à la guerre sociale qui nous est faite, il ne suffit pas d’aligner toutes nos « luttes locales » et de les présenter comme un front, magiquement uni par la glu de déclarations de solidarité. Comme il a fallu s’arracher, il y a dix ans, à l’abstraction du global, le moment est venu, à présent, de s’arracher à l’attraction du local ; voilà du moins la nécessité que nous éprouvons.
Nous luttons avec, derrière nous, toute la force des quartiers insoumis, des maisons occupées, des presqu’îles rebelles, des vallées en révolte. C’est tout le contraire de l’usuelle mise en réseau des luttes, qui ne sont jamais que l’alliance opportune entre diverses factions de politiciens, de représentants qui stérilisent tout à force de « négociations », et qui ne servent pour finir que leurs propres intérêts – comme toute bureaucratie, au reste. On ne représente que ce qui est absent – c’est donc notre présence en acte qu’il faut opposer à cet univers de la représentation.
Voilà pourquoi nous irons à Francfort
Plus le pillage est éhonté, plus s’approfondissent et se généralisent la soumission et la discipline, plus s’impose la nécessité de contre-attaquer – de défendre nos lieux, nos territoires, nos infrastructures et nos amitiés partout où elles sont confrontées à une attaque en règle, que celle-ci soit encore au stade de projet ou déjà en cours. Voilà pourquoi nous irons à Francfort : parce que la meilleure défense, c’est l’attaque.
Il nous faut porter nos expériences locales de mouvement sur un plan offensif plus élevé. Il se pourrait bien que la meilleure façon de vaincre les États nationaux qui nous font encore obstacle consiste à les prendre en sandwich – en nous portant directement en tant que force locale sur le plan européen. L’inauguration du nouveau siège, flambant neuf, de la Banque Centrale Européenne à Francfort nous procure enfin l’occasion de nous retrouver et de joindre toutes nos forces contre un ennemi commun tout désigné.
La différence entre cet événement et les mobilisations du mouvement antiglobalisation tient d’ores et déjà en ceci : nous ne parlons pas de donner rendez-vous à quelques dizaines de milliers d’activistes, de les mobiliser, mais d’enclencher une discussion internationale qui dépasse largement l’événement. Nous parlons de rassembler à Francfort toute la plèbe d’Europe – que ce soient les salariés au bord de la crise de nerfs, les citoyens floués, les travailleurs journaliers, les ouvriers restés sur le carreau, tous ceux qui, comme nous, veulent voir le vrai visage de l’ennemi, et le mettre en pièce.
Il s’agit de donner une juste cible à la rage diffuse qui monte partout sur le continent. Il s’agit de présenter la note pour tout ce que nous avons subi ces dernières années, de diriger notre rage contre ceux qui ont ourdi centralement, depuis le confort de leurs bureaux, leurs plans contre nous, de se soulever contre toutes les administrations qui, partout et chaque jour, les ont mis en oeuvre.
Voir la gueule effrayée des bureaucrates et les combattre côte-à-côte est la meilleure façon de ruiner le nouveau nationalisme européen. Pas plus que le local, l’Europe n’est en soi une alternative à la ruine des États-Nations. Ce n’est pas parce que nous haïssons l’État que nous succomberons aux charmes douteux de l’Empire. Au même titre que les vieux États nationaux, l’Europe est d’un côté une fiction, de l’autre une structure de gouvernement. Nous n’avons d’affinité ni avec l’une ni avec l’autre. Nous ne voulons pas nous réapproprier l’Europe et ses institutions véreuses, nous voulons les détruire. Notre idée de la vie et du bonheur ne sont compatibles avec aucune leçon d’austérité, avec aucune éthique du renoncement, de la performance et de l’autodiscipline.
Une nouvelle internationale, l’axe de la plèbe
La réponse à la situation présente nous semble résider dans la présence sans médiation de tous ceux qui se battent, de tous ceux, en Europe, que la Troïka a rendus surnuméraires, de tous ceux qu’une résistance individuelle à la dictature de l’optimisation ne satisfait plus. Pour faire face à l’offensive en cours dans tout ce qu’elle a de millimétré, de retors, de concerté, il nous faut aussi un nouvel imaginaire, une nouvelle idée de ce que signifie « lutter ensemble ».
Rien n’est pire, en pareille situation, que de simuler l’action. Même si nous sommes conscients que nos efforts, pris séparément, ont bien souvent un caractère symbolique, nous nous reconnaissons dans chaque attaque digne de ce nom, chaque geste qui ne se contente pas de rendre visible le refus, mais qui, en outre, le rend sensible.
Ce ne sont pas les managers de mouvements et autres professionnels qui doivent se retrouver, mais les luttes elles-mêmes. Et ce pas seulement par solidarité, mais aussi dans leur propre intérêt. Comprenez-nous bien : nous savons la force et les bonnes intentions des « actions de solidarité », même si la solidarité implique une distinction confortable et douteuse entre un « nous » et un « eux ». Mais c’est cette séparation qu’il nous faut dépasser – par une commune manifestation de puissance de tous ceux qui en ont marre et qui veulent reprendre leur vie en main.
Il y a déjà eu, dans les deux dernières années à Francfort, des essais de manifestation de rue contre la politique de la Troïka, de l’Union Européenne et de l’Allemagne (Blockupy et le M31). La réaction des forces de l’ordre a été démesurée. La première année, toute action a été interdite, la ville a été mise en état de siège et bouclée pour étouffer toute velléité de protestation. L’année dernière, une grande manifestation autorisée a été interdite sur décision unilatérale de la police, devenue acteur politique à part entière et non plus simple bras de l’exécutif.
Notre expérience à Hamburg en décembre 2013 nous a montré que l’on peut agir aussi en Allemagne en plein état d’urgence, si l’on sait rester imprévisible et par là incontrôlable. Un nombre assez grand de gens dispersés dans tout une ville, et déterminés à agir, peuvent réduire à l’impuissance un gigantesque dispositif policier.
Nous voyons dans les manifestations contre l’inauguration du siège de la Banque Centrale Européenne une occasion pour les différentes luttes de se rencontrer et de décupler leur force de frappe. Notre but doit être, un peu comme dans la lutte contre les transports de déchets nucléaires Castor, de voir les différentes formes de lutte comme un enrichissement réciproque, et non comme des contradictions paralysantes.
La différence entre ce qui se prépare maintenant pour Francfort et les années précédentes, c’est qu’il ne s’agit pas de manifester à une date choisie symboliquement, mais que nous allons marcher effectivement sur la tête des puissants d’Europe qui, cette fois, seront en ville. Par ailleurs, Francfort est une métropole économique qui n’abrite pas seulement la Banque Centrale, mais toutes sortes de sièges de banques, de multinationales, d’assurances, de sociétés immobilières et de communication.
Comptez avec nous !
Ils pensent pouvoir faire leurs affaires sans nous. Ils ne voient même pas que nous sommes toujours plus nombreux à déserter leur monde de l’autovalorisation permanente, à échapper à leur manie de la mesure généralisée. Il y aura vengeance pour toute leur politique de paupérisation, de destruction, de dévaluation de tout ce qui vit. Pour toutes les humiliations dans les bureaux des administrations, pour toutes les fois où l’on nous a fait courir comme des hamsters en cage, pour toute la crainte de n’être pas assez jeunes, pas assez athlétiques, pas assez flexibles. Et parce qu’ils ne démordent pas de leur monde qui s’effondre de plus en plus visiblement, parce qu’ils ne comprennent pas d’autre langage que celui-là, nous leur disons : voici la note, vous allez payer, et cher !
Les insurrections des dernières années en tant de points du globe le démontrent : la révolution est parfaitement possible. Elle frappe à la porte de l’Europe – défonçons la porte!
CE QUI EST EST – CE QUI N’EST PAS, EST POSSIBLE.
(Einstürzende Neubauten)
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– 02/19/2015