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Communiqué suite à la manifestation anti-Erdogan de jeudi soir

Suite à la manifestation de hier midi sur la place des nations, une centaine de personnes se sont réunies hier soir pour dénoncer la venue d’Erdogan à Genève.

L’Etat suisse a montré à de nombreuses reprises ces derniers jours qu’il avait à cœur de préserver la tranquillité du dictateur sur son territoire. Un dispositif policier démesuré a été mis en place, notamment en appelant en renfort les policiers anti-émeute des cantons de Vaud, Neuchâtel, Valais, Fribourg et du Jura. Le coût d’un tel dispositif reste inconnu, mais il est sûr qu’il démontre bien qu’il n’y a pas d’austérité quand on souhaite museler la liberté d’expression.

Cette balade, bien plus qu’une « manifestation dangereuse », s’est plutôt résumée à une chasse aux manifestantEs : une cinquantaine de personnes ont ainsi été poursuivies par une horde de policiers qui n’ont pas hésité à les tabasser. Le nombre de jeunes policiers inexpérimentés laisse à penser que l’occasion relevait autant de l’entrainement de jeunes recrues sur terrain réel que du simple maintien de l’ordre.

La façon dont se sont déroulées les interpellations a également démontré que la violence est une pratique systématique inhérente aux forces de l’ordre. Outre les habituelles insultes, menaces et humiliations, on recense au moins quatre personnes, dont une mineure, qui se sont fait passer à tabac, à terre et menottées. Erdogan sera probablement heureux de voir que la violence répressive n’a pas de frontières, et qu’ici (en Turquie) comme ailleurs, Etat et fascisme sont les deux faces d’une même médaille.

Les médias dominants reprennent sans esprit critique le communiqué de la police. Présenter les participantEs comme n’ayant aucun lien avec le rassemblement qui s’est tenu à midi sur la place des Nations est un mensonge qui a pour objectif d’opposer les bonNEs et les mauvaisEs militantEs. Un bon rassemblement statique et encerclé par la police, et une ballade qui tente de s’affranchir de ce cadre répressif démesuré. Les personnes interpellées étaient présentes aux deux manifestations car leur esprit de solidarité avec les peuples opprimés de Turquie et l’expression de leur révolte dépassent cette catégorisation absurde.

Le maintien de l’ordre en Europe a pour but de museler le mouvement en le maintenant dans le silence habituel des rassemblements devant le portail des Nations-Unies, encerclé par les forces du même état qui déroule le tapis rouge à Erdogan. La répression a comme objectif de dissuader les soutiens des mouvements anti-Erdogan de faire trop de bruit en dehors du cadre imposé par l’Etat. Tenter de protéger le calme et l’apathie du centre ville a pour effet de faire perdurer le statut quo politique sur la guerre que le tyran mène en Turquie et au Moyen-Orient. Maintenir l’ordre ici c’est assumer, et permettre que la guerre se poursuive là-bas.

Comité anti-Erdogan du 12 janvier.

Communiqué trouvé sur Renverse.co

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