Vous ne nous connaissez pas ? C’est normal ! NOUS VIVONS SOUS TERRE
Le saviez-vous ? 150 personnes vivent sous vos pieds.
Nous venons d’Erythrée, de Syrie, du Soudan, … . Chez nous, nous avons connu l’emprisonnement, la torture, la guerre. Nous avons fui pour sauver nos vies. La situation politique ne nous permettait plus de rester dans nos pays. Nous avons dû quitter nos familles, nos maisons. Sur la route, nous avons connu de nombreux dangers : nous avons été enfermés dans des camps, nous avons traversé le désert à pied, et finalement la Méditerranée. Beaucoup de nos compatriotes et amis sont morts en chemin.
Aujourd’hui, nous sommes en Suisse, « terre d’asile » et nous sommes reconnaissants à ce pays et à ses habitants de nous accueillir. Pourtant ici aussi, on nous enferme. Nous vivons dans des abris PC, sous terre, entassés, sans fenêtres, sans air, sans soleil, pour certains depuis plus d’une année.
Nous avons de gros problèmes d’hygiène, de nourriture et de sommeil, qui altèrent gravement notre santé tant physique que psychique. Les toilettes et les douches sont en nombre totalement insuffisant (2 douches et 6 toilettes pour 80 personnes). La promiscuité nous expose sans cesse aux maladies. L’air est difficile à respirer. La lumière est allumée 24 heures sur 24, nous empêchant de dormir. Nous souffrons de problèmes oculaires et de maladies de peau.
Cette situation se répercute sur notre quotidien dans son ensemble. Le manque de sommeil nous épuise et nous fragilise. Nous n’arrivons pas à suivre nos programmes d’intégration ou autres cours de français, qui nous permettraient de créer du lien avec notre société d’accueil. Nous ne pouvons pas non plus voir nos amis car nous ne pouvons pas recevoir de visites. Ces conditions de vie nous rappellent les sévices que nous avons subis dans nos pays. Ces traumatismes nous hantent. Après l’incendie qui s’est déclaré aux Tattes, nous vivons tous dans l’inquiétude. Si un incendie se déclarait dans un abri PC, par où pourrions-nous sortir pour échapper aux flammes ? Nous vivons dans un état d’angoisse et de tension permanentes. Il nous est impossible de trouver le repos. Beaucoup d’entre nous sont à bout.
Dans nos pays, il n’y a que les morts que l’on met sous terre. Nous sommes des êtres humains. Nous avons besoin d’air pur, de soleil, comme tout le monde. De dignité aussi. Nous ne pouvons et ne voulons continuer à vivre dans ces conditions.
Nous ne voulons pas non plus continuer à être enterrés, cachés, tenus à l’écart de notre société d’accueil.
STOP BUNKERS
Les habitants des PC
stopbunkers@gmail.com