Retour sur la conférence fasciste à la maison des associations de Genève
Aujourd’hui, vendredi 1er mars, la Maison des associations hébergeait une conférence sur la Syrie co-organisée par l’organisation néo-fasciste Egalité & réconciliation. Le secrétaire de cette association est Omar Orlandini, fondateur de Genève Non Conforme. Il a été récemment condamné pour antisémitisme pour avoir représenté, sur un flyer, un juif avec une flèche plantée dans la tête, suivi de l’inscription « sauve la Suisse, vise juste » .
Deux jours auparavant, des antifascistes, plus éveillées que les responsables de la Maison des associations, ont signalé ce fait à la direction via téléphone et e-mail, en demandant l’annulation de cet évènement. Mais elle n’a pas jugé bon de répondre…
Jeudi, une vingtaine de personnes ont occupé les bureaux de la Maison des associations pour se faire entendre (cf. Le Courrier du 28 mars 2013). La direction de la Maison des associations, en se cachant derrière des prétextes ridicules et grotesques, s’est obstiné dans son refus d’annuler cette tribune offerte aux nazis genevois. Des documents très clairs lui ont pourtant été présentés, rendant compte de la teneur de cette rencontre et du public qu’elle allait attirer.
Le jour dit, plus de 50 personnes se sont spontanément rassemblées à la Maison des associations. Des slogans et des interventions au mégaphone se sont succédés pendant plus d’une heure afin de marquer une présence antifasciste et antiraciste au centre-ville. Un tract a aussi été distribué aux passantes et aux participantes à la conférence.
La direction, quant à elle, a sorti les gros moyens pour permettre le bon déroulement de la soirée. Une petite dizaine de gardes d’une société de sécurité privée (APS Sécurité) – la main sur leurs armes à feu, prêts à dégainer – ont été engagés pour protéger cette conférence plus que douteuse.
Pendant ce temps, les fascistes étaient confortablement installés à l’intérieur de la Maison des associations. Parmi eux : Omar Orlandini et Kevin Estalella (un autre membre de Genève Non Conforme, également condamné pour discrimination raciale). Les responsables du lieu, jusque-là empêtrés dans le déni, ont dû reconnaître la présence de fascistes dans leur lieu. Omar et Kevin n’étaient pas seuls. D’autres néo-nazis, cette fois habillés de manière distinguée, étaient déjà présents à l’intérieur de la salle et se réjouissaient à haute voix d’être arrivés à pénétrer sans problème par la porte arrière de l’établissement.
Une image à retenir de l’état de la gauche genevoise en 2013 : des sécuritas armés engagés expressément pour garder dehors de la Maison des associations les antifascistes et les jeunes du quartier et pour garantir que des fascistes au crâne rasé puissent siroter leur verre à l’intérieur.
A Genève, toutes les salles, les hôtels et même les casinos ont toujours refusé d’héberger les conférences de groupes fascistes dès qu’on leur a indiqué la nature de ces événements. Mais la Maison des associations, à l’instar de ce que nous pouvons lire sur leur site internet, confirme qu’elle est bien « une réalisation pionnière et unique » : le seul endroit où des fascistes peuvent se rencontrer et s’organiser ouvertement à Genève. Chapeau bas !
Au contraire de ce qu’a soutenu la direction de la Maison des associations, rien n’était compliqué dans cette histoire et ce qu’on avait annoncé depuis des jours s’est produit. La direction, en les personnes de Régis De Battista et Jacques Stitelmann, a choisi son camp en toute connaissance de cause. Ils ont sur la conscience d’avoir pris la responsabilité politique de laisser une tribune au coeur de la cité à des fascistes qui se sont rendus responsables des nombreuses agressions depuis cet été à Genève. Ils sont responsables et doivent maintenant en assumer les conséquences.
1/03/2013 – Comité citoyen contre l’obscurantisme et pour la courtoisie