Nous commémorons cette année les 20 ans de la mort de Silvio Meier, squatteur et antifasciste berlinois assassiné par les néo-nazis.
Le mouvement antifasciste berlinois et international ont fait une large campagne et la manifestation antifasciste du samedi 24 novembre 2012 a réuni plus de 5’000 personnes. Photos et communiqués.
Le slogan de la campagne était « REMEMBERING MEANS FIGHTING » traduit par « SE SOUVENIR C’EST LUTTER ». Les manifestants ont défilé en mémoire de Silvio mais aussi contre les services secrets, accusés d’avoir aidé la cellule clandestine néo-nazie NSU à rester si longtemps dans l’impunité. Pendant presque 10 ans, ils ont assassiné des étrangers (huit turcs et un grec) et une policière, fait des dizaines de braquages pour se financer et commis un attentat à la bombe à clous. Reportage sur l’affaire NSU.
En Allemagne, environ 300 meurtres racistes ou imputables à l’extrême-droite ont été commis depuis la réunification en 1989.
En Hongrie, les extrêmistes de droite organisent des milices pour harceler les Roms.
En Grèce les néo-nazis tabassent les immigrés en plein centre-ville d’Athènes.
Aujourd’hui dans certains pays la menace fasciste est tangible, les aggressions et les meutres se généralisent. Les différents Etats et leur police sont souvent complices de ces actes. D’une part en protégeant les fascistes, et de l’autre en perpétuant le racisme d’Etat et le nationalisme.
On se souvient de la police genevoise et de son porte-parole qui affirmait que l’attaque au couteau par les fascistes, cet été au Parc des Bastion, était « juste une rixe », pour occulter l’aspect politique de cette aggression.
On se souvient du flic qui a laissé partir le néo-nazi alors que celui-ci venait de poignarder le chanteur punk.
On se souvient des flics genevois en tenue anti-émeute lors du G8, certains avaient collé une « Totenkopf » (symbole des SS) sur leurs casques.
On se souvient de tous les contrôles et de toutes les fois ou on a fini au poste. Les insultes racistes, les moqueries quant aux accents des non-francophones, les intimidations « sale gaucho », les fouilles « approfondies » si tu es bronzé ou que ton nom ne fait pas très suisse.
Dernièrement, la « découverte » de néo-nazis dans l’armée suisse a fait scandale. Ne soyons pas naïfs, il y en a aussi dans la police!
Nous n’avons aucune confiance en l’Etat et sa police pour régler nos problèmes, car ils en font partie. Notre réponse face aux attaques de l’Etat, des flics et des fascistes c’est la révolution sociale! Contruire l’Autonomie et organiser l’auto-défense antifasciste et prolétarienne!
Voici les noms de tous nos camarades* tués par les fascistes en Europe et en Russie depuis l’assassinat de Silvio il y a 20 ans. Nous n’oublions pas! Nous ne pardonons pas!
Silvio Meier – 21 novembre 1992 (D) Berlin
Guillem Agullò – 11 avril 1993 (Cat) Montanejos
Davide Cesare « Dax » – 16 mars 2003 (I) Milan
Thomas Schulz – 19 mars 2005 (D) Dortmund
Timur Kacharava – 13 novembre 2005 (Russ) St-Petersburg
Ilya Borodaenko – 19 juillet 2007 (Russ) Sibérie
Carlos Palomino « el Pollo » – 11 novembre 2007 (E) Madrid
jan Kucera – 18 janvier 2008 (CZ) Pribram
Fjedor Filatov – 10 octobre 2008 (Russ) Moscou
Ivan Khutorskoy 17 février 2009 (Russ) Moscou
Le meilleur hommage: continuer la lutte!
RAGE – Réseau Antifasciste Genève
* Toutes ces personnes ont été assassinées par les néo-fascistes car ils étaient des militants antifascistes, mais leurs cibles sont aussi les étrangerEs, les Tziganes, les homosexuellES, les syndicalistes et les journalistes.