Communiqué d’auto-dissolution
ChèrEs camardes,
C’est avec une certaine émotion que nous annoçons l’auto-dissolution de notre réseau après plus de 6 ans d’existence.
Le Réseau s’était constitué en réaction à la recrudescence des groupes néo-fascistes à Genève en 2012. Nous avions été confrontéEs à plusieurs groupes structurés qui avaient décidé de s’implanter dans notre ville. Ces groupes néo-fascistes pratiquaient des agressions et des intimidations pouvant aller de l’attaque incendiaire contre des lieux « alternatifs » (Antishop en 2011) jusqu’à la tentative de meurtre comme lors de la fête de la musique de 2012.
Toutes ces actions s’effectuaient dans l’impunité la plus totale et on a pu observer plusieurs cas ou la police a aidé ou couvert, directement ou indirectement, les fascistes.
C’est dans ce contexte que le RAGE s’est crée. Que faire quand les fascistes agressent et répandent leur propagande? Que faire quand ils poignardent des gens, que la police ne fait rien et que la justice acquitte? Pour nous, la réponse était simple : soit se résigner et subir, soit s’organiser en une force autonome et rendre coup pour coup. Nous avons choisi de répondre coup pour coup dans la pure tradition de l’antifascisme de classe et de l’auto-défense populaire.
Nous étions un réseau avec des ramifications dans des milieux divers et variés. Cela nous a permis d’être en contact avec de multiples réalités et d’occuper plusieurs terrains, c’était notre force.
Pendant les premières années du RAGE, nous avons empéché l’extrême-droite néo-fasciste de s’installer tranquilement à Genève et nous leur avons mené la vie dure. Notre travail a donné des résultats concrets et les differents groupes fascistes se sont tous dissous avec le temps. Devant cette nouvelle situation le réseau avait décidé de se renomer « Réseau d’Agitation Genève » afin d’élargir la lutte.
Les années qui ont suivi nos actions se sont diversifiés et internationalisées : mobilisations en mémoire de Clément Méric, contre le forum économique de Davos (WEF), en solidarité avec le peuple kurde, contre le train à haute vitesse Lyon-Turin (NO TAV), contre les intégristes chrétiens et leur « marche pour la vie » à Zurich, contre le défilé du bicentenaire de la police genevoise, contre le congrès du Front National à Lyon, en soutien aux anarchistes grecs, contre la Banque Centrale Européenne à Francfort, en soutien aux migrantEs en lutte, du bloc révolutionnaire le 1er mai à Genève, contre l’exercice de l’armée suisse à Bâle (NOCONEX15), en soutien avec les combattantEs du Bataillon International de Libération au Rojava (campagne CELOX), en soutien de la prisonnière politique basque Nekane Txapartegi, contre le G20 à Hambourg…
Après toutes ces années de lutte nous avons réussi à échapper efficacement à la répression principalement grâce à la forme de notre structure, c’est à dire affinitaire et semi-clandestine. Suite à de multiples réfléxions et auto-critiques nous avons estimé que cette forme de structure ne doit pas être la seule à être envisagée pour faire face aux enjeux et aux perspectives à venir. Nous voulons en finir avec l’entre-soi militant afin de dévélopper des projets populaires qui incarnent une alternative positive et révolutionnaire pour la société. On ne range pas nos cagoules pour autant, vous nous trouverez toujours sur les barricades et dans la rue.